Merci Never-Utopia et CCCrush pour leurs nombreux codages et conseils. Merci à Jeff et Louna pour ce nouveau design. Toute copie du contexte ou du design est interdite.
Ce résumé se passe au moment de l'enterrement de Kwaïgon après son décès.
Le réveil était difficile ce matin. Déjà elle n'était pas dans sa chambre mais dans celle du coach. Voulant éviter Ysalis pour le moment, elle se réfugiait dans la chambre de l'américain, endroit où la tatouée n'irait jamais la chercher. Mais ce matin était particulier. Il fallait qu'elle prépare sa valise pour s'envoler vers la Californie, son père y étant enterré le lendemain. Ce n'était pas par gaieté de coeur qu'elle y allait. Si elle avait pu ne jamais retourner dans sa ville d'origine elle l'aurait fait. Mais sa mère ne lui avait laissé aucun échappatoire. Il fallait montrer aux yeux du monde qu'ils étaient une famille soudée. Puis, sa mère avait joué sur la corde de la culpabilité. Si son père était décédé c'était sa faute, c'était elle qui avait fait entrer Mathéo dans leur vie et qui avait donc permis à ce monstre de tuer le fabuleux et très respecté monsieur Lang. Bien entendu cela avait marché à merveille. Amusez vous à jouer sur les sentiments chez une femme enceinte... Il n'y a rien de tel... Alors, par obligation, elle avait accepté de faire le déplacement. Ils avaient mis beaucoup de temps pour faire l'enquête, pour être sûr des circonstances de la mort du géniteur de la jeune femme.
Le coup de fil l'avait mis dans un tel état qu'elle n'avait pas pu le cacher à Alejandro. Ce dernier venait de perdre un proche, elle ne voulait pas l'embêter avec ses histoires de famille. Malgré tout, il avait tenu à l'accompagner à l'enterrement. Il allait enchaîner les deux coup sur coup. Elle s'en voulait un peu de lui faire subir ça...
Ces derniers jours, les nuits de l'américaine étaient peuplés par les cauchemars, l'empêchant de bien dormir... Autant dire que son visage en portait les stigmates. Elle remplit tout de même sa valise avec deux tenues, du maquillage pour camoufler son manque évident de sommeil. Elle appréhendait tellement la rencontre en face à face avec sa mère. D'ailleurs elle avait réservé dans un hôtel, il était hors de question qu'elle dorme dans cette maudite maison. Pour s'habiller pour le vol, elle prit soin de mettre un haut assez ample pour dissimuler son ventre, qui depuis quelques jours grossissait presque à vue d'oeil. En bas, elle mit un leggins, vêtement plutôt confortable. Elle prit son sac à main, sa valise et prit un taxi pour aller jusqu'à l'aéroport.
Le vol ne dura pas bien longtemps. Une fois arrivée sur le sol californien, avant de rejoindre sa chambre, elle décida d'aller faire quelques emplettes. Il lui fallait une tenue pour l'enterrement de son père. Elle voulait cacher à sa mère qu'elle était enceinte et pour cela il lui fallait une robe noire ample mais pas trop non plus. Finalement elle ressortit avec plusieurs tenues, ne sachant pas laquelle serait la mieux... Demain elle pourrait faire son choix !
Une fois ses achats terminés elle gagna sa chambre d'hôtel et s'y installa pour le reste de la soirée. Ce fut avec une boule au ventre qu'elle se coucha, ne sachant pas ce qu'allait lui réserver la journée du lendemain.
Son réveil sonna. Mais pour rien car elle était déjà réveillé depuis plusieurs heures. Elle était en train de camoufler son manque de sommeil quand elle entendit la sonnerie de son portable annonçant un appel. Posant ce qu'elle avait entre les mains, elle partit voir la personne à l'origine de ce coup de téléphone. Sa mère. Elle ne décrocha pas. Il fallait qu'elle soit prête à partir dans cinq minutes pour aller chercher le coach à l'aéroport. Habillée comme pour aller à l'enterrement, elle prit le chemin vers les abords de la ville avec une voiture de location pour récupérer Ale.
Lorsqu'elle arriva à l'aéroport elle prit quelques secondes pour voir dans un miroir si elle avait bien caché tout ce qu'elle voulait et elle partit en direction du hall d'entrée. Elle était même arrivée un peu en avance. Alors elle attendit que l'avion atterrisse et qu'il la rejoigne. Pour cela elle prit le temps d'aller s'acheter un truc à boire avant de se mettre non loin d'une porte. Le vol avait été rude pour Alejandro, qui revenait tout droit du Japon où avait eu lieu la crémation de Kwaïgon. Ils avaient passé seulement quelques jours sur place et alors que l'équipe reprenait le chemin du Haras, il rejoignait Maïwenn en Californie. Bien que le décès du père de Maïwenn ne le touche absolument pas, celui du coréen avait une toute autre portée et cela était flagrant. Son visage d'ordinaire assez lisse, portait les marques de la fatigue et du chagrin cumulé, sans compter la colère qui grondait en lui, partagé avec certains membres de l'équipe, quant au décès du coréen. Ils avaient du mal à l'accepter et il n'échappait certainement pas à la règle...
Il s'était changé quelques minutes avant l'atterrissage, revêtant un costume noir, assez sobre, sans porter la cravate. Il n'en n'avait plus le courage à vrai dire. Un simple sac de sport sur l'épaule, il rejoignit tranquillement la jeune femme, les yeux encore rougis de ses dernières larmes et des cernes sous les yeux du trop peu de sommeil qu'il avait prit. Les vols longs courriers avaient cette faculté sur lui de le garder éveillé, le plongeant dans une bulle increvable. Les avions s'y prêtaient bien en général. L'ambiance feutrée, le bruit des moteurs omniprésent, les lumières tamisées, l'impossibilité de bouger... Tout était réuni pour le laisser seul avec ses pensées durant de nombreuses heures... D'habitude, il en profitait pour draguer les hôtesses. Mais pas aujourd'hui. Pas après le décès de Kwaïgon. Il présenta à la jeune femme un maigre sourire quand il arriva en face d'elle, la prenant brièvement dans ses bras pour la saluer.
Ale - Salut...
Elle lui rendit son accolade, voyant très bien qu'il n'avait pas du tout le coeur à être ici. Elle l'embrassa sur la joue avant qu'ils rompent leur contact.
Maïwenn - Salut.
Lui demander si ça allait sonnait mal aux oreilles de la jeune femme. Elle savait très bien que c'était dur pour lui, de toute façon son visage le trahissait.
Maïwenn - Tu t'en sors ? Ale - J'essaie... répondit-il en haussant des épaules.
Une autre façon de demander comment ça va. Elle ne voulait pas paraître impolie en ne lui demandant pas comment il gérait... Elle n'était pas forcément habituée à prendre des pincettes, à chercher les bons mots mais là elle faisait un effort. Le regard de la demoiselle se porta quelques instants sur le sol de l'aéroport avant de le reposer sur le visage du coach.
Maïwenn - Merci beaucoup d'être venu...
Elle était sincère. Elle ne se voyait pas affronter cette épreuve toute seule. Pas que le décès de son père soit accablant pour elle. Bien au contraire pour elle cela avait été une délivrance et elle avait participé à ce qu'il trépasse. Non. Le plus dur ça allait être la confrontation avec sa mère. Il hocha de la tête avec un nouveau maigre sourire sans pouvoir ajouter un mot. Il n'en avait pas envie de toute façon. L'américaine prit la main du jeune homme et la serra doucement entre ses doigts. Peut être essayait elle de faire passer un message mais elle même n'en était pas certaine.
Maïwenn - La voiture est là bas, si tu veux bien me suivre ? Ale - Ok...
Il se laissa faire, la suivant sagement sans rien dire. Arrivé à la voiture, il lâcha sa main pour mettre son sac dans le coffre et prit la place côté passager, ne cherchant même pas à prendre le volant. Il n'était pas en état de conduire et pour l'instant, il préférait ne pas s'y risquer, pour leur sécurité à tous les deux... Ou tous les trois, devrait-il dire... Il attacha sa ceinture et se perdit un moment dans la contemplation du paysage urbain, tout le temps qu'elle sorte du parking à vrai dire. Ce n'est qu'une fois sur une grande artère qu'il prit la parole d'une voix légèrement enrouée qu'elle ne lui connaissait pas.
Ale - On y va directement ? Comment ça va se passer du coup ces funérailles ? Il y a un cocktail ou un truc comme ça ?
Qu'il soit au moins un peu au courant du déroulement de la journée, même s'il commençait à savoir comment cela se déroulait... La jeune femme resta concentrée sur la route quelques secondes supplémentaires avant de lui répondre.
Maïwenn - Si tu veux on peut faire une pause à l'hôtel, si tu veux souffler un peu avant d'y aller... Sinon il y a une cérémonie à l'église d'ici une heure, ensuite la descente du cercueil dans le caveau familial et après ma chère mère à décidé de recevoir tout le monde dans notre magnifique demeure. Je n'ai pas le droit d'échapper à ce cinéma... Ale - Ok... Et... Non ça va aller... Allons-y directement.
De toute façon il n'aurait pas pu fermer l'oeil en restant à l'hôtel. Alors tant qu'à faire... Ses yeux restaient bloqués sur la route tandis qu'elle lui parlait. Elle essayait d'aller à l'essentiel, de ne pas trop s'attarder sur les détails, éviter de remuer le couteau dans la plaie. Contrairement à lui, elle n'était absolument pas attrister par la perte d'un proche, du moins pas celle de son père en tout cas. Elle avala une boule d'angoisse avant de reprendre la parole.
Maïwenn - Franchement, si tu ne veux pas m'accompagner à la cérémonie, si tu veux rester tranquille et être juste là quand ça sera fini, je ne t'en voudrais pas. Je comprends... Je suis vraiment désolée de t'infliger ça...
Et cela était vrai. Elle n'avait pas envie de le faire souffrir plus qu'il ne souffrait déjà. Aller à l'enterrement de son père, même n'ayant aucun lien avec, cela allait forcément lui rappeler des souvenirs, et des mauvais souvenirs. Elle savait aussi que s'il ne venait pas, elle allait en chier pour la suite, à cause de sa mère. Mais ces derniers temps, elle avait fini d'être égoïste et pensait un peu plus aux autres... L'américain soupira avant de répondre d'une voix lasse, toujours aussi enrouée.
Ale - Non ça va. Je t'ai dit que je viendrais, je ne vais pas te lâcher maintenant. Maïwenn - Ok.
Il était homme de parole, et faisait toujours en sorte d'honorer ses promesses, qu'importe leur prix. Et il avait commencé bien jeune, dès l'anniversaire de ses sept ans... Il ferma un instant les yeux, appuyant la tête contre le dossier du siège, mais, comme il le craignait, les images du cercueil du coréen brûlant sous ses yeux revinrent le hanter. Il ouvrit les yeux brusquement et soupira de nouveau, avant de caler la tête dans sa main, le coude en appui sur la portière. Les doigts de la jeune femme brûlaient de le toucher pour lui apporter un peu de réconfort, si cela était possible. Elle ne le fit pas, gardant ses deux mains sur le volant, malgré cette forte envie. Elle n'aimait pas le voir comme ça. Cela pouvait paraître peut être un peu présomptueux, mais elle comprenait en partie sa douleur, son chagrin. Elle aussi avait un jour perdu un être qui lui était cher. Son père n'avait - il pas fait assassiner Lyanna, une femme avec qui un jour elle aurait pu terminer sa vie ? Cela l'avait anéanti. Mais pourtant elle se gardait bien de faire la comparaison auprès d'Ale'. Aucune mort n'en vaut une autre. Le chagrin ne se partage pas. On n'oublie pas une personne, on peut seulement apaiser un peu la souffrance de sa perte. Mais dire que l'on comprend une personne car on a également vécu la perte d'un proche, ce n'était pas une chose à faire d'après elle. Cela n'atténuait en rien le chagrin de l'autre. Donc, pour le moment, elle faisait son possible pour être là pour lui s'il le souhaitait. Oui, Maïwenn avait légèrement changé. Elle était plus posée, plus mature. Elle conduisit jusqu'au parking en face de l'église. Elle se gara le plus loin possible. Détachant sa ceinture, elle se tourna vers le coach.
Maïwenn - Dis... Je veux que tu sois sincère avec moi. Est ce qu'avec cette robe, ça se voit beaucoup que je suis.... enceinte ? J'ai besoin de savoir.... Je ne veux pas que ma mère puisse le voir... Et là... ça devient de plus en plus compliqué de le cacher...
Elle ne voulait pas paraître égoïste en demandant cela. Mais c'était important pour elle. Au point où elle avait prit deux autres robes si jamais c'était trop visible avec celle - ci. Bien entendu qu'elle se doutait que l'américain avait d'autres chats à fouetter que de voir si la nana qu'il a engrossé portait une robe qui dévoilait ses formes ou non. Le jeune homme se détacha lentement et tourna une tête curieuse vers elle. A sa question, il prit un moment pour l'observer avec attention, s'avançant un peu sur son siège pour avoir un autre point de vue avant de se laisser à nouveau tomber mollement dedans, en haussant des épaules.
Ale - Ca va. Je pense que ça se remarque peut-être un poil plus quand tu es assise mais debout on ne verra rien... Si on ne le sait pas, on ne le remarque pas. Je pense qu'elle ne verra rien. Maïwenn - Je suis désolée, je ne veux pas paraître égoïste... Après ça, je te laisse tranquille pour la journée... Je ne te parle plus du... bébé. Ok ! Merci.
Chaque jour elle était confronté au poids que représentait le bébé dans sa vie. Elle le sentait grandir jour après jour, tout comme son corps changeait de plus en plus rapidement. Il eut un léger soupir, un peu las, partagé entre la gratitude que cette phrase lui inspirait et la pointe de colère qui lui serra un bref instant le coeur. Il opta pour la seconde option, peut-être un peu plus rude que ce qu'il pensait être dans sa réplique.
Ale - Je croyais t'avoir dit que tu pouvais m'en parler ? C'est aussi mon enfant. Et ce n'est pas parce qu'une saloperie d'idiot a décidé de crevé assez salement que je vais m'en détaché... Maïwenn - Ale ! - elle avait un peu haussé le ton surprise par sa dernière remarque -. Je sais - répondit - elle plus calmement -, je ne veux juste pas t'emmerder pour le moment avec des sujets sensibles....
Il fronça les sourcils, la culpabilité l'envahissant avant même qu'il ne termine sa phrase. Il ferma les yeux en se pinçant l'arrête du nez pour se calmer, s'obligeant à respirer lentement. S'il perdait son sang-froid dès maintenant, qu'est-ce que donnerait le reste de la journée ? Il laissa tomber mollement sa main sur sa cuisse avant de plonger son regard clair dans le sien, un peu plus calme.
Ale - Excuses-moi... Kwaïgon n'était pas une saloperie d'idiot... Au contraire... Mais je maintiens que si tu as besoin de parler de notre bébé, tu peux le faire. Maïwenn - Ok. On verra plus tard pour le bébé... Si t'as besoin de vider ton sac, ou même juste d'une présence silencieuse je peux être là. Je suis sincère. Ce n'est pas juste pour te faire plaisir que je te dis ça.
Il hocha de la tête, sans pour autant répondre. Il ne serait peut-être pas aussi attentif et attentionné que d'habitude mais il avait des circonstances atténuantes à sa charge. Il soupira à nouveau avant de demander en douceur.
Ale - On y va ou tu veux attendre encore un peu ? Maïwenn - On peut y aller...
Elle souffla un bon coup avant de sortir de la voiture. En sortant, la jeune femme lissa sa robe d'un geste nerveux, puis pris son courage à deux pour se diriger vers l'église. Elle rejoignit d'abord le coach, enroula sa main autour de son avant - bras, puis fit le bout de chemin ainsi, silencieuse, tremblant légèrement de la tête aux pieds. Il la suivit sagement, gardant son bras à hauteur pour la soutenir, l'autre main glissée nonchalamment dans sa poche. A défaut de savoir qu'en faire... Il s'efforçait de ne pas penser aux derniers jours qu'il venait de vivre, à ne pas avoir cette impression de ne jamais en sortir... Heureusement, les cérémonies japonaises étaient très différentes des cérémonies occidentales, ce qui lui donnait un peu moins l'impression d'enchaîner les enterrements. Une fois parvenu sur le parvis du bâtiment religieux, elle jeta un oeil à l'intérieur. C'était bondé de monde, mais il restait quelques places assises libres au fond. Elle en prit la direction, ainsi pouvant plus facilement cacher son ventre une fois assise, pas trop de voisins curieux pour lui poser des questions. Le jeune homme se laissa conduire, serrant un peu les dents face à la foule. Elle se tourna vers Ale' pour lui murmurer quelques mots au creux de l'oreille avant que la cérémonie ne commence.
Maïwenn - Je suis désolée, ce salaud était connu de tous et fortement apprécié... Ale - Il y avait le double de monde pour Kwaïgon... Mais tous n'y étaient pas en même temps alors... -il hausse des épaules et reprend avec un sourire narquois- Mais c'est ce que je vois... Il y a même des têtes que je connais...
Il eut un lourd soupir puis la messe commença, et s'étira en longueur au grand damn de la jeune femme.
La fin de la messe fut un véritable soulagement pour Ale, même s'il n'avait absolument rien suivit, gardant le silence, se rendant à peine compte des moments où il était debout et des moments où il était assit. Il s'était enfermé dans une bulle hermétique, pour ne pas être touché par ce qui était dit. Cela lui rappelait trop le coréen, encore bien trop frais dans son esprit. Il semblait encore plus fatigué à la fin de la cérémonie qu'au départ, légèrement tendu, les yeux toujours un peu rougie par le chagrin qui ne le quittait décidément pas. Mais il était plus calme. Peut-être un peu trop calme d'ailleurs, parfois comme déconnecté du moment présent. Ce n'est que lorsque l'église commença à se vider qu'il reprit conscience de son environnement et reprit le bras de la jeune femme, prêt à partir pour la suite, sentinelle silencieuse à ses côtés.
La demoiselle suivit les gens, en silence. Elle espérait passer le plus longtemps possible inaperçu auprès des personnes qui la connaissait. Elle n'avait aucune envie de devoir jouer la fille accablée par le chagrin et d'écouter les gens vanter les mérites et la gentillesse de son géniteur. Tout cela lui donnait envie de vomir, tout simplement. Un coup d'oeil à Ale' lui fit se rendre compte que cela était dur pour lui. Mais elle n'en dit rien. Il semblait enfermé dans son monde pour le moment et c'était certainement mieux.
La foule se dirigea vers le cimetière. Elle suivit. Malheureusement au cimetière, pas d'endroit pour s'asseoir et donc rien pour reposer ses jambes. Tant pis, elle allait prendre sur elle. L'inhumation se déroula lentement, le prêtre vantant une dernière fois les mérites, les bonnes actions de son père, son bon comportement envers la société. Des sanglots retentirent aux alentours. La demoiselle fit de son mieux pour ne rien laisser transparaître de son malaise. Depuis quelques jours, rester immobile, debout, était difficile pour elle. Fatigant. A la limite marcher lui convenait mieux. Au fil de la cérémonie, elle s'appuyait de plus en plus contre le corps du jeune homme à ses côtés. Heureusement, ce fut plus court que la messe. Il s'était de nouveau enfermé dans une bulle, ignorant le monde extérieur. Un inconnu aurait cru qu'il partageait leur peine, mais ce n'était absolument pas le cas. Il tut cette révélation cependant, et attendit patiemment la fin de la mise en terre.
Les gens se dirigeaient vers les voitures pour rejoindre la demeure Lang. Maïwenn fit de même, faisait tout pour ne pas croiser sa mère. Le silence était de mise aujourd'hui. De toute façon il n'y avait rien à dire sur la situation. Ce fut donc dans un silence quasi religieux qu'elle rejoignit la voiture, accompagnée du coach. Une fois installée dans la voiture, elle rompit le blanc qui s'était installé depuis un bon moment.
Maïwenn - La partie la plus délicate reste à venir... Je ne vais pas pouvoir échapper à ma mère... Je préfère te prévenir... C'est une véritable harpie. Ale - Ok... Je te préviens également alors, je ne serais peut-être pas capable de garder mon calme. En d'autres circonstances si, mais là... Maïwenn - Je comprends.
Il l'avait montré en compagnie de Mathéo d'ailleurs, quand ce dernier, acerbe, ne s'était pas retenu de le dénigrer pour leur première et -il l'espérait- dernière rencontre. Et encore "harpie" c'était un doux euphémisme pour décrire sa génitrice... Elle démarra la voiture et prit la route jusqu'à sa maison. Une maison dans laquelle elle n'avait que de mauvais souvenirs. Le chemin du cimetière jusqu'à la demeure Lang fut bien trop court à son goût.
Maïwenn - Voilà. Nous sommes arrivés.
Elle respira un bon coup avant de sortir de la voiture, complètement stressée par la suite des événements. Il se contenta de soupirer et sortit à son tour, attrapant doucement la main de la jeune femme pour la serrer brièvement, l'accompagnant ensuite stoïquement jusqu'à la maison. Il échangea quelques mots avec un ancien client, poliment, répondit à certain signe de tête, mais n'engagea aucune conversation. D'une part, il n'était pas là pour cela. Et d'autre part, son ancienne clientèle restait discrète, secrète presque. Personne ne viendrait ici parler ouvertement de ses services... Même si nombreux étaient ceux qui avait fait appel à lui lorsqu'il travaillait dans cette partie du monde. Après un énième sourire poli et signe de tête, il laissa échapper un soupir las et siffla entre ses dents, seulement pour la jeune femme.
Ale - Je ne pensais pas retrouver autant de client dans une seule et même pièce... S'en serait presque perturbant si je ne savais pas de quelle espèce était ton père... Maïwenn - Tant que ça... C'est dingue quand même... Sans compter que tu te promènes au bras d'une cliente... - elle lui fit un sourire en coin - En même temps comment un homme comme lui pourrait fréquenter d'honnêtes gens ? murmura - t- elle pour que personne aux alentours ne puisse l'entendre. Ale - Oui... Bien une demi douzaine... Ce qui est énorme quand on connait ma profession... Enfin, mon ancienne profession... Et concernant le bras auquel je suis, on va faire comme si nous n'étions en rien impliqué dans l'existence de ce jour... Ca ferait tâche. répondit-il avec un maigre sourire.
Il la suivit jusqu'au buffet mais se contenta d'avaler un premier verre de whisky cul sec avant d'en prendre un second et le garder en main, pour le boire plus lentement. Elle avait été silencieuse jusque là sinon. Elle se servit à manger au buffet, avant de se raidir en voyant une personne arriver droit sur elle. Sa mère. Rapidement elle lissa sa robe vérrifia qu'elle soit bien positionnée et qu'elle dissimule l'enfant qu'elle portait.
Mme Lang - Ah te voici enfin ! Tu te cachais ou quoi ? Je ne t'ai pas vue, ni à la messe ni au cimetière. C'est tellement irrespectueux de ta part de ne pas t'être montrée !
Maïwenn prit le temps de détailler sa mère. Une femme blonde, aux yeux verts transperçant, une droiture presque inégalée, une classe que sa fille n'aura jamais.
Mme Lang - Dis donc tu as grossi ma fille ! T'es bouffi. Ta poitrine a grossi depuis la dernière fois. Tu t'es fait refaire les seins ? Si oui, le chirurgien s'est raté car c'est beaucoup trop visible. Par contre pour le visage tu comptes faire quelque chose ? Car le surpoids ça ne te vas pas, mais alors pas du tout.
La jeune femme encaissa, silencieusement pour le moment. Elle la laisser dire, essayant de se fermer aux attaques de sa mère. D'ailleurs cette dernière ne tarda pas à remarquer que sa fille chérie était accompagnée.
Mme Lang - Oh je vois que tu n'es pas seule. Tu as décidé d'emmener ton gigolo sous mon toit. Quelle charmante attention. Non mais franchement monsieur, vous n'avez pas honte de vous promener au bras d'une fille telle que ma fille, avec une réputation aussi mauvaise ? A part écarter les cuisses à tout ce qui passe devant elle, elle ne sait pas faire grand chose de plus. D'ailleurs, si vous voulez trousser ma fille, ce pour quoi elle vous a très certainement payé, vous avez une chambre juste là. Mais bon, je vous trouve bien courageux de vouloir tremper votre engin dans une fille aussi sale qu'elle. Dieu sait ce qu'elle peut cacher comme maladie. Et puis, vu ce laideron qu'elle est devenu.... Ah non mais franchement...
Impossible d'interrompre le flot ininterrompu d'horreurs sortant de la bouche de cette femme. Maïwenn serra les poings, contenant du mieux qu'elle pouvait les larmes qui remplissaient ses yeux. Elle ne lui ferait pas l'honneur de pleurer devant elle, de voir qu'elle l'avait blessé. Elle savait que sa mère avait un avis bien négatif sur elle, mais pas à ce point. Et là, ils en étaient qu'au début de la conversation. Le jeune homme avait attentivement écouté, sirotant son verre avec un air presque fasciné. C'est qu'il l'était presque d'ailleurs, mais pas dans le sens auquel on pouvait s'attendre. Au fil des paroles de la mère de Maïwenn, un sourire était né sur ses lèvres et il finit par simplement éclater de rire. C'était plus un rire nerveux qu'autre chose. La tension de ces derniers jours se transformait en ce rire audacieux, presque incontrôlable. Il dû s'y reprendre à deux fois avant de pouvoir se calmer assez pour aligner deux mots les uns derrière les autres. Et quand il le fit, il ne pouvait s'empêcher un sourire moqueur, hautain même, à la limite du cynisme.
Ale - Madame Lang... Mon Dieu... Mais vous entendez vous ? Vous enterrez votre mari aujourd'hui même... Avez vous si peu de respect envers lui pour vous donner ainsi en spectacle ? Avez vous aussi peu de respect envers vous-même ? Je suis impressionné par la verve avec laquelle vous parlez... Et par votre débit de parole... C'est à la fois impressionnant et terriblement affligeant... A votre place, et Dieu merci je ne le serais jamais, jamais je ne pourrais descendre aussi bas, j'aurai honte. Honte des propos servit devant vos amis, votre famille, les collaborateurs de votre défunt mari... Alors excusez moi mais non, ce n'est pas à moi d'avoir honte ici...
Il allait prendre une courte gorgée de sa boisson quand il fronça les sourcils, feignant une certaine horreur. Il tourna la tête vers Maïwenn un bref instant, en parfait comédien.
Ale - Mon Dieu ! Me serais-je excusé ? C'est une erreur, bien sûr... Je suis convaincu que vous ne méritez pas d'excuses... Ni de pardon... De qui que ce soit ici je crois...
Il ne put s'empêcher de finir par un regard glacial envers la mère de Maïwenn, avalant une gorgée de son verre, serrant doucement la hanche de la jeune femme de sa main libre, pour la rassurer... Elle se laissa aller contre lui, le remerciant du regard pour ce qu'il venait de dire.
Mme Lang - Mais monsieur, ici tout le monde connait la réputation de ma fille. Ils savent le nombre de fois où elle a failli entacher la réputation de notre famille, que cela soit par ses arrestations à répétition, ses mensonges sur ce que son père lui faisait soit - disant subir, ou bien, la cerise sur le gâteau, cette grossesse à seize ans. Qui pourrait croire ça de toute façon ?! Vous voyez l'irresponsable qu'elle est. Vous imaginez bien qu'il était inenvisageable qu'elle garde ce soit disant bébé... Vous imaginez un peu quelle mère épouvantable elle aurait faite ?! J'espère qu'elle est stérile depuis ce jour là, et qu'elle n'aura jamais de progéniture ! Puis toutes ses horreurs qu'elle disait, pour noircir la réputation de son père... Vous n'étiez pas là pour l'entendre geindre. Donc non monsieur je n'ai aucunement honte de m'abaisser à de telle chose car cette personne que vous tenez contre vous n'est autre que l'enfant du diable. Ce n'est pas un être humain, seulement une énergumène prête aux plus basses bassesses pour détruire ce qui l'entoure.
Maïwenn n'y tenait plus. Elle se décolla du corps du coach, et s'avança doucement vers sa mère. Assez prêt pour que peu de monde entende ce qu'elle s'apprêtait à lui dire.
Maïwenn - Cette énergumène comme tu daignes m'appeler, c'est ta fille. Je suis ta fille. Et comme on le dit tel père, tel fils, là c'est telle mère telle fille. Tu es un monstre. Tu mérites de crever dans la pire des souffrances imaginable, telle la personne hideuse que tu es. Le jour où ton mari est mort tu aurais dû crever comme lui, avec une balle t'explosant la cervelle. Cela n'aurait pu qu'améliorer le portrait...
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que la main de sa mère franchit les airs à une vitesse hallucinante pour s'abattre sur sa joue. La jeune femme sentit la morsure de la gifle sur sa joue très rapidement. Elle porta sa main sur cette zone, choquée par le geste que venait d'avoir sa génitrice. Elle était tellement estomaquée qu'elle resta sur place laissant ainsi le temps à sa mère de proférer encore quelques horreurs.
Mme Lang - Tu n'es qu'une garce bonne à faire les trottoirs ! Va crever la bouche ouverte, car jamais rien de ce qui nous a appartenu ne te reviendras ! Je ferais tout pour te pourrir la vie comme tu as pourrie la mienne et celle de ton père. Tu n'es qu'une ratée, une bonne à rien. Jamais tu n'arriveras à quelque chose dans ta vie...
La future maman tourna les talons, pour sortir avant de montrer à tout le monde à quel point tous ses mots lui faisaient du mal. Elle avait besoin d'air, de respirer, d'espace. Elle s'était enfuie en courant vers la voiture, essayant de contenir au mieux ce trop plein d'émotions. L'américain était resté sur place. Si ça n'avait tenu qu'à lui -et qu'importe le nombre de témoins- il l'aurait exécuté sur place. Il s'était retenu avec force et avait fini par avaler son verre d'une traite, riant légèrement. Il aurait bien réagi au moment de la gifle, mais il avait les mains prises à ce moment là. Il finit par faire un pas en avant, réduisant la distance entre lui et Mme Lang en lui agrippant fortement le bras pour qu'elle ne s'échappe pas, baissant d'un ton pour que personne ne puisse les entendre, hormis les gens très proches d'eux. Heureusement parmi ceux là, un client à lui, assumant tout à fait avoir fait appel à ses services, échangea un court regard entendu avec l'américain. Il ne dirait rien de ce qu'il entendrait. Et avec un peu de chance, il le couvrirait même... Madame Lang observa cet homme un peu surprise qu'il ose la toucher de la sorte, mais trop choquée pour ouvrir son clapet.
Ale - Vous êtes tellement déconnectée de la réalité Mme Lang que vous en devenez aveugle à ce qui vous entoure... Votre fille n'est pas la seule à avoir une certaine réputation ici, et bien que la mienne soit bien différente, elle devrait vous inspirez plus de crainte que de dégoût... Au vu de ce que j'ai entendu ces dernières minutes, je suis convaincu que même moi je ferais une meilleure mère que vous... Et pourtant, je n'ai pas les attributs qu'il faut. Avant de dénigrer les autres, je vous conseille de vous regardez dans une glace et de commencer par vous-même.
Il prit une très légère pause, assez pour qu'elle intègre ses paroles, mais pas assez pour qu'elle réponde.
Ale - Je vous promets Madame Lang que la prochaine fois que nous nous croiserons sera le dernier jour que vous vivrez sur cette terre... Et croyez bien que je me ferais une joie de faire durer le plaisir. Le mien bien entendu... Mme Lang - Je ne vous permet pas... Ale - Ne vous en faites pas, je n'en ai pas besoin... De votre permission...
Avec un sourire sardonique il la lâcha, reculant d'un demi pas en levant le verre en cristal qu'il tenait au niveau de sa tête, avant de volontairement le laisser tomber par terre, ne lâchant pas des yeux la veuve. Feignant volontairement très mal la surprise, il porta une main à sa bouche.
Ale - Oh ! Le verre en cristal ! Il m'a échappé des mains... Quel gâchis. Mme Lang - Je vous serez grée monsieur de...
Il eut une légère dénégation avant de tourner la tête vers son client et le saluer avec déférence cette fois. Elle était choquée par l'attitude et l'insolence qu'elle avait vu poindre dans l'attitude de cet homme. Elle n'avait pas pour habitude de se faire traiter ainsi ! De quel droit osait - il s'en prendre ainsi à elle ? Il ne savait pas qui elle devait être ! Elle était une grande dame.
Ale - Sénateur... A très bientôt j'espère... Dans d'autres circonstances que ce pitoyable spectacle...
Le sénateur lui rendit son salut avec une pointe d'amusement dans le regard avant que l'américain ne tourne les talons, ignorant royalement la mère de Maïwenn. Il rejoignit la voiture à pas vifs ainsi que la jeune femme, lui ouvrant la portière arrière avec un certain empressement.
Ale - On s'en va. Si je reste plus longtemps je la tue. Je prends le volant.
Clair, concis. Il attendit sagement que la jeune femme ne grimpe dans l'habitacle avant de prendre place derrière le volant et démarrer en trombe, conduisant un peu à l'aveuglette, ne sachant pas quel hôtel elle avait choisi. Mais pour l'instant, il était trop contrarié pour le demander. La comédie qu'il avait présenté jusque là volait en éclat et une colère pure déformait désormais ses traits. Il se contentait de serrer les dents pour ne pas la laisser exploser... La demoiselle s'était exécutée assez rapidement et vit la colère envahir les traits du jeune homme. Elle resta silencieuse quelques instants, le temps de reprendre contenance. Elle posa sa main sur l'épaule du coach, ne sachant pas du tout comment se comporter à ce moment précis. Quelque part, elle avait peur que toute cette colère se retourne contre elle, après tout c'était elle qui l'avait amené à cet enterrement, à cette comédie.
Maïwenn - Je suis désolée... Pour tout... J'aurais mieux fait d'y aller seule... Je suis désolée que tu aies assisté à tout ça... Je ne voulais pas... Tu n'aurais jamais dû voir tout ça...
Elle ne savait plus quoi dire, les mots se perdaient en route. Sa mère l'avait toujours eu en mauvaise grâce, alors pourquoi aujourd'hui cela aurait - il était différent ? Justement c'était le jour rêvé pour une humiliation publique. Mais cette fois ci sa mère n'y avait pas été avec le dos de la cuillère.
Ale - Je te jure que si je la recroise un jour je l'exécute.
La jeune homme n'était pas, d'habitude, aussi aigre. Il avait une bonne capacité à garder son sang froid et ses esprits mais aujourd'hui, il était trop fatigué et trop secoué pour garder ce sang-froid et l'utiliser à bon escient. C'est à peine s'il avait pu se contenir jusqu'à la sortie de la maison. Il gardait les dents toujours serrées, conduisant vite, un peu brusquement. Mais il savait où il allait maintenant. Il filait vers les hauteurs, ces espaces encore vierges en sortie de ville.
Maïwenn - On devrait s'arrêter... Tu n'es pas en état de conduire...
Ses mots avaient été prononcés avec calme, douceur. Mais cette situation avait été stressante pour la maman et son bébé. Des contractions s'invitèrent dans la partie. Elle essaya de garder un visage impassible, se calmant en soufflant doucement. Il ne lui fallu que quelques minutes pour les calmer. Elle posa sa main sur son ventre et le caressa essayant de procurer de l'apaisement à son enfant à venir. Une chose qu'avait permis cet entretien plus que houleux avec sa mère, c'était bien le fait qu'elle ne voulait pas être une mère comme elle. Elle essaya de garder loin d'elle les mots balancés par sa génitrice, bien que cela soit compliqué. Car ils l'avaient marqué fortement. L'américain lui lança un regard noir en seule réponse à sa question, tournant à nouveau la tête vers la route, serrant les dents pour retenir une remarque acerbe. Ce n'était pas de sa faute si elle avait une mère comme celle-là... Et si elle avait eu un père comme celui-là. Pour lui, ça ne devrait pas exister. Mais il n'avait guère le choix. Il resta silencieux durant tout le reste du trajet, jusqu'à ce qu'il trouve un endroit vide, et assez grand. Là, il stoppa la voiture sur le bas côté et descendit sans un mot. Il fit quelques pas vif avant de simplement hurler, pour évacuer la colère. Il s'en prit à sa veste de costume, l'enlevant avec rage avant de la jeter par terre pour la piétiner. Ce petit manège dura quelques minutes avant qu'il ne se calme. Faisant quelques pas, les mains posées sur les hanches en regardant le sol, pour retrouver une respiration calme. Il finit par récupérer sa veste de costume et la secouer pour en enlever un peu la poussière. Il la roula en boule pour la jeter dans le coffre avant de reprendre le volant avec un peu plus de calme.
Ale - Ca va mieux... Tu as choisi quel hôtel ?
Il ne rêvait plus que d'une douche brûlante, ne comptant pas spécialement sur un repos digne de ce nom... Pas sans une aide médicamenteuse en tout cas...
La jeune femme avait assisté à la scène, interdite. Elle l'avait regardé faire sans pouvoir faire quoi que ce soit. Quand il s'était un peu calmé elle sortit de la voiture pour rejoindre la place de passager, l'arrière ça allait un temps mais pas trop non plus.
Maïwenn - A la sortie de la ville. Un grand hôtel. Au bout de la dixième avenue. J'ai réservé une suite... Avec deux chambres. Je ne savais pas si tu voudrais dormir avec moi ou pas, alors j'ai envisagé différente possibilité... Ale - Ok... répondit-il avec un léger soupir.
A son sens, après ce qu'ils avaient vécu, une seconde chambre était superflu, d'autant qu'elle passait souvent dans la sienne, mais il ne dit aucune remarque. Elle avait fait ce qui lui semblait être le plus juste et il ne l'en blâmerait pas. Elle était mal à l'aise. Elle savait qu'elle était en partie responsable de l'attitude que venait d'avoir Ale, l'excès de colère. S'il ne l'avait pas suivit jamais il n'aurait eu besoin de se mettre dans cette colère. Quand elle disait que tout tournait toujours au fiasco avec elle. Oui, en tant normal elle aurait répondu sur le ton de la colère également, aurait certainement été encore plus piquante, mais aujourd'hui c'était au dessus de ses forces. Elle était fatiguée. Puis, elle songea à ce qu'elle avait mis dans sa valise.
Maïwenn - J'espère que tu ne m'en voudras pas... Je t'ai emprunté un de tes tee - shirt pour me servir de pyjama... Je suis trop serrée dans mes chemises de nuit.... C'est juste le temps que j'aille faire les magasins... Ale - Ok... Pas de soucis...
Normalement cela ne devrait pas être un sujet de dispute, mais vu la colère qui habitait le coach elle préférait prendre les devants. Elle remonta ses genoux contre sa poitrine, un bras entoura ses mollets tandis que l'autre était en appuie sur la portière et elle regardait le paysage défiler, essayant d'oublier les mots qu'avaient eu sa mère à son égard. Il était réellement calmé et cela se ressentait également sur sa conduite, plus fluide et plus agréable. Plus dans les limitations de vitesse également. En attendant, il ne tarda pas trop à rejoindre l'hôtel. Il descendit sagement de la voiture et récupéra son sac avant de laisser les clés au voiturier et tendre la main à la jeune femme, se laissant conduire jusqu'à leur chambre en silence. En entrant dans la suite il poussa un profond soupir de soulagement, laissant tomber son sac sur le porte bagage. Les mains sur les hanches, il se tourna finalement vers la jeune femme, la considérant un moment avant de lâcher dans un souffle.
Ale - J'ai besoin d'une douche... Maïwenn - Ok...
Qu'elle le rejoigne ou pas lui était égal mais il fallait qu'il évacue les dernières tensions et si possible, un peu de fatigue. Le jet brûlant d'une douche lui paraissait être déjà une bonne première étape... Avec une certaine lenteur il se dévêtit entièrement avant de se traîner à pas lent jusqu'à la salle de bain -l'une des deux en tout cas- et alluma l'eau, attendant un bref instant avant de se glisser sous le jet, mains appuyées contre le mur, yeux clos... Elle mit un certain temps avant de décider si elle le rejoignait ou non. En même temps elle était fatiguée mais elle se dit que peut-être elle pourrait lui apporter du réconfort. Elle se munit d'un coton, et se démaquilla rapidement avant de prendre la direction de la salle de bain où le bruit de l'eau se faisait entendre. La demoiselle quitta ses vêtements avant de se glisser derrière le coach. Doucement, elle fit courir ses doigts dans son dos, avant de les faire glisser vers son torse. Elle enroula ainsi ses bras autour de lui, et plaqua son corps contre le dos de l'américain. Le coach laissa échapper un soupir à son contact et posa avec délicatesse une main sur les siennes, caressant la peau douce de sa main du pouce, les yeux toujours clos. Elle resta ainsi quelques instants avant de se décoller de lui et de prendre un gant et du savon. Munit de son gant savonneux, elle commença à le laver lentement. Ses gestes n'étaient en rien aguicheur. Pour une fois, elle ne pensait pas à ça en le rejoignant sous la douche. Ses intentions étaient plus louables. C'était sa façon à elle d'essayer de lui apporter un peu d'apaisement, même si elle doutait de ses compétences dans ce domaine. Elle continua à appliquer le savon sur son dos avant d'ouvrir la bouche.
Maïwenn - Si tu veux que je parte, tu n'as qu'un mot à dire... murmura t- elle.
Elle ne serait pas froissée s'il ne la voulait pas à ses côtés. Chacun avait sa façon de gérer un deuil et certains préférait être solitaire. Il se contenta d'acquiescer brièvement pour signifier qu'il avait comprit, sans pour autant dire un mot. Il se laissait faire, essayant également de se vider l'esprit par la même occasion, ce qui n'était pas spécialement chose facile...
Maïwenn - Tu peux te tourner s'il te plait...
Le dos du jeune homme étant plus que nettoyé tout comme ses fesses et ses jambes, il fallait qu'elle s'occupe du côté face maintenant. Son ton avait été doux, pas vraiment un ordre. Jamais elle ne s'était comportée ainsi avec un homme. Tout ce qui l'intéresse normalement chez un homme c'est ce qu'il y a entre leur jambe. Mais depuis quelques temps, avec Ale', elle faisait plus que ça. Ils allaient avoir un enfant ensemble, un lien à vie entre eux. Ils seront amenés à se voir fréquemment alors elle faisait des efforts. Pour être une meilleure personne. Quoi que.... Ce n'était pas vraiment des efforts. En réalité, elle était en train de dévoiler la vraie femme qu'elle était. Cela faisait des années qu'elle portait un masque. Celui d'une femme sans attache, aguicheuse, provocante, rentre dedans, forte, coléreuse. Bien sûr qu'elle était tout ça aussi. A cause de tout ce qu'elle avait vécu, elle avait éteint la partie d'elle douée d'une certaine sensibilité, attentionné, douce. Bien entendu, elle resterait cette femme aimant les plaisirs de la chair, franche et directe. Mais les autres traits méconnus de son caractère se mettaient à découvert. Cela ne voulait pas non plus dire que là fois où elle avait dit qu'elle ne se voyait pas vivre avec un homme pour le restant de ses jours c'était faux. Bien au contraire, c'était toujours le cas. De toute façon un lien indéfinissable liait Maïwenn et Ale'. Ce n'était pas celui de couple, ni celui de simples amants. C'était bien plus compliqué que ça. Après des années à cacher qui elle était vraiment, le coach était en train de la découvrir sous sa véritable personnalité. Beaucoup plus complexe que celle d'une simple femme collectionneuse d'hommes et de femmes. Le jeune homme s'exécuta, vacillant un peu à cause des yeux qu'il avait gardé clos. Il se laissa faire un moment, les bras le long du corps, la tête légèrement inclinée vers le plafond avant de finalement ouvrir doucement les yeux et baisser la tête vers elle. Il remonta doucement ses mains pour les poser sur ses hanches, caressant distraitement du pouce la peau de ses flancs. Avec un nouveau soupir il posa les lèvres sur son front en fermant à nouveau les yeux, restant sagement ainsi de longues minutes, bercé par l'écoulement de l'eau et les gestes de la jeune femme, avant de doucement prendre la parole, sans pour autant changer de position ou ouvrir les yeux...
Ale - Tu voudrais que se soit quoi ? Un garçon ou une fille ?
Malgré la lassitude et la fatigue qui teintait sa voix, une certaine curiosité s'était invitée. Il avait besoin de changer de sujet également, de penser à autre chose qu'à la mort et la colère... La jeune femme s'était stoppée dans sa tâche légèrement surprise par cette question. Elle ne pensait pas qu'il voudrait aborder le thème bébé aujourd'hui, ni même dans les prochains jours... Alors elle mit quelques instants à réfléchir avant de répondre.
Maïwenn - Je ne sais pas... Une fille peut être... Mais un garçon ça ne me dérangerait pas non plus... Et toi ? Ale - Je ne sais pas... Les deux m'irait je crois...
Il était vrai qu'elle n'avait jamais réfléchi au sexe du bébé, à ce qu'elle préférerait. Déjà se projeter avec un bébé c'était quelque chose d'un peu difficile car elle ne savait si elle arriverait à être à la hauteur, à être tout simplement une bonne maman. Il prit une longue inspiration avant d'expirer lentement, continuant son écoute de la jeune femme.
Maïwenn - J'ai une échographie à la fin du mois, dans un peu moins de trois semaines, et le gynéco m'a dit que je pourrais connaître le sexe du bébé, si on le souhaite. Tu aimerais savoir ?
Elle lui posa la question, tout en profitant pour lui dire également son prochain rendez vous concernant le bébé. Doucement, elle se remit à le savonner. Quand elle avait parlé, elle n'avait pas levé les yeux vers lui, préférant se concentrer sur ce qui était à hauteur de ses yeux. Il prit quelques secondes pour réfléchir à sa réponse avant de finalement prendre la parole tout aussi doucement qu'avant.
Ale - Non. Je préfère avoir la surprise... Tu voudras que je vienne avec toi pour le rendez vous ? Ou tu préfère y aller seule ?
Il demandait en toute curiosité, comprenant qu'elle ne veuille pas qu'il soit présent tout comme le contraire, c'était entièrement à son choix. Elle prit quelques secondes avant de lui répondre. Son regard se porta sur le sol avant de lever les yeux vers son visage.
Maïwenn - Je crois que je n'ai pas envie de connaître le sexe pour le moment. Peut - être que cela sera plus pénible pour préparer les vêtements et tout... Mais bon... J'accepterai avec plaisir que tu viennes. Si tu veux voir... notre bébé, tu as le droit. Ale - Ok... Tu me donneras la date alors... Maïwenn - D'accord...
Elle lui savonnait les bras silencieusement. Réfléchissant un peu plus profondément à tout ce qui concernait le bébé.
Ale - Tu as réfléchis à des prénoms ou pas encore ? Maïwenn - Non. Je n'ai pas d'idées... J'achèterai peut être un livre des prénoms pour noter ceux qui nous plaisent... Mais tu as peut être des idées ? lui demanda - t- elle avec un léger sourire. Ale - Pas encore... Mais ça viendra...
Il eut un maigre sourire avant de déposer un baiser léger sur son front, sagement. Elle reprit le savonnage du coach, se baissa pour laver rapidement ses jambes avant de se relever. Le gant en main, elle rajouta du savon dessus pour se laver elle - même maintenant. Cela lui permit de réfléchir. Face à ses gestes il se détacha d'elle pour attraper une bouteille de shampoing et s'en imbiber la tête frottant avec une certaine mollesse.
Maïwenn - Tu souhaites que le bébé ait un parrain et une marraine ?
Elle plongea son regard dans le sien en se mordant la lèvre inférieure. Cette question n'était pas complètement anodine. Elle voulait que leur enfant puisse grandir avec des personnes de confiance si jamais ils leur arrivaient quelque chose. Il soupira lourdement, laissant ses bras retomber le long de son corps avant de hocher doucement de la tête.
Ale - Il vaut mieux oui... Je n'ai pas de famille proche... Et toi non plus. Vu mon ancien métier ce serait une assurance indispensable même... Mais je n'ai pas encore idée de qui... Maïwenn - Il nous reste encore à peu près cinq mois pour faire notre choix. Rien ne presse pour l'instant...
Il repassa sous le jet pour se débarrasser de tout son savon, restant dessous plus longtemps que nécessaire, plongé dans ses pensées. Pour l'instant, aucun nom ne lui venait à l'esprit... Mais là encore, plus il y réfléchirait et plus il ferait de choix. Pour l'instant il était trop fatigué pour cela...
La demoiselle finit de se savonner avant de glisser un peu sous le jet pour se rincer. Avant de quitter la douche, elle se hissa sur la pointe des pieds, ses mains en appui sur la taille du jeune homme et déposa ses lèvres sur sa joue. Une fois hors de la douche, elle se drapa dans une serviette de bain pour aller dans la chambre où elle avait laissé son sac. Elle laissa tomber sa serviette pour se mettre en pyjama, c'est à dire un boxer féminin et le tee shirt d'Ale. Elle prit le téléphone en main dans l'intention de contacter le room service. Mais avant de passer commande elle partit retrouver le coach, avec l'intention de lui demander s'il voulait manger un bout. Le jeune homme finit par éteindre l'eau, bien qu'à contre-coeur. Il aurait pu y rester toute la nuit. Il tourna la tête vers la jeune femme, une serviette sur les cheveux à les frictionner pour les sécher, le reste du corps encore nu et humide.
Maïwenn - Tu veux manger quelque chose ? Ou boire quelque chose ? Ale - Boire oui. De l'alcool. N'importe quoi... Bien que... Manger aussi remarque... Mais un truc léger... Maïwenn - D'accord, j'irai voir ce qu'il y a dans le menu....
Elle avait faim et elle ne pouvait pas ne pas manger... Elle réfléchit quelques instants avant de lui poser une nouvelle question sur le thème bébé.
Maïwenn - Dis... Est ce que tu aimerais sentir le... bébé bouger ?
Depuis deux trois jours elle le sentait mais vraiment très faiblement et pas souvent dans la journée. Elle se disait que peut être le futur papa aimerait sentir aussi... Pourtant elle n'était pas à l'aise avec cette demande... Son malaise se traduisait chez elle en se mordillant la lèvre inférieure et son regard pointé vers le sol. Le coach suspendit son geste face à sa question et finit par laisser tomber la serviette dans le bac à linge sale et s'approcha doucement de la jeune femme pour la prendre dans ses bras. Il la serra brièvement contre lui, ignorant l'humidité qu'il lui transmettait et fini par répondre dans un murmure. Maïwenn savoura ce contact, aussi fugace eut - il était.
Ale - J'aimerais beaucoup oui... Quand se sera possible... Maïwenn - D'accord.
En douceur il se détacha un peu d'elle et glissa une main sous son menton pour lui relever doucement la tête et déposer ses lèvres sur les siennes dans un tendre mais chaste baiser. Elle répondit au contact des lèvres du coach. Il plongea enfin son regard dans le sien.
Ale - Merci...
Avec un maigre sourire il se détacha complètement d'elle pour retourner dans la salle de bain et terminer de se sécher, avant d'enfiler simplement un peignoir de l'hôtel, la laissant gérer le reste... Elle ne lui avait pas répondu, ne sachant pas quoi dire pour ce merci, ni pourquoi elle avait eu droit à ce merci. Tout comme elle n'avait pas bougé quand il s'était détaché d'elle pour rejoindre la salle de bain. Il lui fallut quelques secondes pour retrouver ses esprits. Elle se munit du téléphone avec le menu sous les yeux et commanda ce qui lui faisait envie, ainsi que des choses légères, du bourbon pour Ale' et de l'eau pour elle.
Dix minutes plus tard le chariot arriva garni de beaucoup de nourriture.... Elle y avait été peut être un peu fort... Elle paya le serveur, lui donna également un pourboire et lui passa une dernière commande, de l'eau chaude à amener d'ici une heure.
Maïwenn - Ale' ! La commande est là !
Elle avait parlé un peu plus fort que d'ordinaire. Durant le laps de temps où elle avait attendu le repas, elle s'était lovée sur le canapé avec sa tablette et avait fait quelques recherches concernant la grossesse. Même si elle avait été enceinte une première fois, elle n'était pas la plus opérationnelle sur le sujet. Mais maintenant que son repas était là, elle l'installa sur la table basse lorgnant sur tout. L'américain lança un " J'arrive ! " de l'une des chambres dans laquelle il s'était isolé -sans pour autant fermé la porte- pour passer un coup de fil à Liam avant de mettre fin à l'appel quelques minutes plus tard et rejoindre la jeune femme. Il repéra très vite le bourbon et s'en servit un verre généreux de la carafe qui avait été ramené et se laissa tomber lourdement sur le canapé à côté de Maïwenn en soupirant. Ces derniers jours avaient été plus que rude et il commençait à souffrir de cette rudesse. Cependant, après une gorgée de sa boisson, il jeta un oeil à la table basse bien garnie en fronçant légèrement les sourcils. Elle voulait tenir un siège dans cette suite ? Il tourna la tête vers elle en demandant avec une certaine curiosité.
Ale - Qu'est-ce que tu as commandé alors ? Maïwenn - Un peu trop de chose je crois.... répondit - elle en haussant les épaules.
Elle observa la table basse et tourna sa tête vers la jeune homme installé à ses côtés.
Maïwenn - En entrée tu as le choix entre une salade de crudités, une salade composée et un peu de charcuterie. Pour le plat, il y a du poulet à associer avec des haricots, des patates, ou bien du riz. Différentes sauces disponibles, je ne sais plus lesquelles j'ai pris... Après tu as le choix entre yaourt ou bien fromage et en dessert ben... Des fruits pour le côté léger, mais sinon il y a du mille feuille et des tartelettes avec de la crème pâtissière et des fruits dessus.
En disant tout ce que contenait la table, seulement pour deux personnes elle prit peur. Il hocha de la tête en soupirant légèrement face à toute cette débauche de nourriture. Au moins, ils n’en manqueraient pas ! C'était un avantage... Ou en tout cas, il tentait de le voir comme ça.
Maïwenn - Désolée je crois que j'ai trop commandé... Bon appétit en tout cas !
Elle se servit en prenant un peu de charcuterie et de la salade composé avant de se réinstaller dans le canapé. Entre deux bouchées elle jetait des coups d'oeil au coach. Il eut un léger sourire avant de boire une gorgée de son bourbon, se laissant complètement aller sur le dossier du canapé. Il mangerait après, il n'était pas à quelques minutes près. Il essaya de fermer les yeux un moment mais c'était en vain. Dès qu'il faisait une chose pareille, des images de la cérémonie pour Kwaïgon lui revenait en mémoire, perfides, tenaces. Il rouvrit les yeux vivement et tourna la tête vers la jeune femme en entendant sa voix.
Maïwenn - Ce soir tu veux dormir seul ?
Simple curiosité de sa part. Il prit quelques courtes secondes pour réfléchir avant de répondre, un soupir au bord des lèvres.
Ale - Fais comme tu veux, je ne sais pas...
Il était bien incapable de prendre une décision sur ce point là, ne sachant même pas s'il arriverait réellement à dormir. Peut-être que s'il finissait le bourbon il y parviendrait... Mais ce n'était pas une solution à long terme, il en était parfaitement conscient. D'autant plus qu'il avait une trop bonne tenue à l'alcool pour jouer à ce petit jeu là... Il finit par poser son verre et prendre un peu de salade composée, sans grande conviction. Il n'avait pas très faim depuis quelques jours... La demoiselle l'avait entendu mais elle se prit le temps de la réflexion. En voulant faire attention à lui, elle avait l'impression d'être un peu collante, un peu trop envahissante. Mais si elle ne le faisait pas elle ne se sentait pas bien, elle n'avait pas l'impression d'être une bonne personne.
Maïwenn - Je ne veux pas être envahissante... Mais il paraît que je suis bien comme bouillotte... Alors même si tu as du mal à dormir, je peux avoir une utilité de chauffage... lui répondit - elle avec un sourire aux lèvres. Ale - En effet... Ca peut être pratique... fit-il avec un maigre sourire.
Elle continua de manger le plat principal. La fatigue lui donnait faim, sans compter que la journée avait été émotionnellement éprouvante. Bien entendu si elle lui proposait de dormir avec elle, ce n'était pas pour faire des jeux de grandes personnes, non, elle avait bien vu qu'il n'avait pas la tête à ça. Bien sûr en tant que femme enceinte ses hormones la travaillaient beaucoup et son appétit sexuel avait augmenté, mais elle avait appris à les gérer. Les marques de la fatigue se voyait sur le visage du coach, et elle le connaissait peut être que peu mais elle avait compris que ces derniers jours il n'avait pas dû beaucoup dormir.
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“Aussi longtemps qu’on médite sa vengeance, on garde sa blessure ouverte.”
Thomas Fuller
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Lun 19 Mar 2018 - 20:43
Chapitre dix - Retour au bercail ( suite )
Maïwenn - Demain je vais voir Mathéo en visite à la prison, lança - t - elle tout à trac.
L'américain suspendit sa bouchée et considéra un instant la jeune femme sans rien dire avant de doucement hocher de la tête en reprenant son assiette.
Ale - Ok. Tu veux que je t'y conduise ?
Il n'irait pas jusque dans la prison avec elle mais il pouvait attendre dehors, ça ne le dérangeait pas vraiment. Mais au vu de sa dernière rencontre avec le jeune homme, il espérait plutôt ne jamais le revoir.
Maïwenn - Ah... Euh... Je n'y avais pas songé à vrai dire. Est ce que je peux attendre demain pour te donner une réponse ? Car si tu dors mal ou peu, ça ne serait peut être pas prudent... Sans vouloir t'offenser...
Elle lui fit un maigre sourire avant de se pincer les lèvres. Ce qu'elle ne lui dit pas c'est que si elle aussi ne dort pas bien, ça sera également dangereux si elle conduisait. Avoir un petit monstre qui grandit en vous c'est fatigant... Surtout les nuits hantées par les cauchemars. Elle continua de manger allègrement, en silence. Il tourna la tête vers elle en haussant des épaules. Si elle voulait, ça lui était égal. Il eut un très bref hochement de tête avant de poursuivre sagement sa salade...
Tout en mangeant, les propos de sa mère vinrent hanter l’américaine... Pour l'instant elle n'en dit rien, restant songeuse, analysant ce qu'elle lui avait balancé. Car oui, elle se souvenait de chaque mot.
Elle termina son repas par des pâtisseries, avant de se lever pour commencer à ranger ce qui n'avait pas été mangé dans le petit frigo à disposition dans la suite. Elle partit à la salle de bain, se préparer pour la nuit. Elle s'arrêta devant Ale avant de rejoindre sa chambre.
Maïwenn - Je vais me coucher... Ale - Ok... J'arrive dans pas trop longtemps... Je vais juste jeter un oeil à mes mails... Maïwenn - Ok.
D'un seul coup elle avait un coup blues. Elle rejoignit sa chambre sans allumer avant de s'installer dans le lit, sur le côté, dos à la porte. Elle prit le traversin qu'elle cala entre ses jambes et sous son ventre pour être plus à l'aise pour dormir. Sauf que le sommeil ne vint pas, en revanche, les propos acerbes de sa mère oui. Des larmes silencieuses s'échappèrent de ses yeux. Elle ne comprenait pas la haine que lui vouait sa mère, le si peu d'estime qu'elle avait pour sa fille. Le jeune homme l'avait laissé partir avant de finir de ranger et sortir son téléphone portable, passant en revu les e-mail de la journée. Il avait même une proposition d'un contrat en extra... Tant qu'il était sur place, pourquoi ne pas regarder ? Ca lui ferait une rentrée d'argent... Mine de rien, même s'il n'avait pas à se poser de question, en travaillant pour Liam et Aliénor, il gagnait moins qu'avant... Et même s'il avait aussi bien moins de dépenses, il ne voulait pas prendre de risques.
Une fois ceci fait, il rejoignit la jeune femme dans la chambre avec un léger soupir, laissant le peignoir aux pieds du lit, il se glissa nu aux côtés de la jeune femme, après avoir éteint la lumière et abandonné son téléphone sur la table de chevet. Il resta un instant sur le dos à côté d'elle avant de finalement se plaquer à son dos en la prenant dans ses bras, essayant d'être aussi doux que possible, ne sachant pas bien si elle dormait ou pas... Mais il se rendit vite compte que quelque chose n'allait pas. Après la journée qu'elle venait de vivre en même temps, cela se comprenait. Il ne dit rien cependant, se contentant d'enfouir son nez sans ses cheveux et déposer un léger baiser dans ceux ci... Le contact du jeune homme lui mit un peu de baume au coeur, même si ça n'appaisait pas sa douleur intérieure. Sa mère l'avait traîné dans la boue, humilier devant tout le monde. Elle avait beau avoir essayé de maintenir la face, là ce n'était plus possible. Elle n'avait pas voulu se laisser aller avant, pour éviter de se donner en spectacle devant le coach, il avait d'autres soucis que ça à gérer.
Maïwenn - Tu sais j'ai fais des tests pour les maladies sexuellement transmissibles... Et contrairement à ce que ma mère dit je ne suis pas envahit par les maladies... Je suis clean. Il a fallu que je fasse ces tests à cause du... bébé. Ale - Je sais...
Sa voix était un peu rauque, mais elle ne pleurait plus à proprement parlé. Elle se retourna vers lui et colla un peu plus contre lui, remuant un peu son corps pour trouver une position confortable. Ensuite, la demoiselle posa ses mains sur celle du jeune homme. D'une main distraite, il caressa ses flancs, plongeant son regard dans le sien, attentif.
Maïwenn - Tu trouves que la grossesse m'enlaidit ?... -elle marqua une courte pause avant de reprendre- Je suis désolée je ne devrais pas t'embêter avec tout ça... Tu as d'autres choses plus importantes à gérer que mes états d'âmes...
Elle était sincère dans ce qu'elle disait. Malheureusement pour Ale' mais depuis quelques temps il était la seule personne avec laquelle elle pouvait parler de tout librement... Doucement il secoua négativement de la tête avant de déposer ses lèvres sur son front. Une chaleur agréable se répandit dans le corps de la jeune femme, comme si un voile protecteur s'enroulait autour d'elle.
Ale - Non au contraire... Je trouve que ça te va bien... Maïwenn - Merci... dit - elle en se pinçant les lèvres.
Il ne ferait pas de généralité, ce n'était pas vraiment son genre, mais la plupart du temps, la grossesse allait plutôt bien aux femmes. C'était en tout cas son opinion. Il prit quelques secondes de réflexion avant de reprendre, dans un murmure.
Ale - Il ne faut pas que tu crois ce que dit ta mère. C'est une mauvaise personne qui ne mérite même pas ton attention... Je sais bien que c'est ta mère et personne ne devrait être rejeté ainsi par sa génitrice, mais... Ne retiens pas ce qu'elle a dit, ce n'est pas vrai.
Il ne pouvait pas faire mieux pour la rassurer plus que cela à ce moment là. Mais il espérait que ces quelques mots auront pu au moins l'apaiser un peu... Elle respira calmement, essayant de calmer le sanglot qui menaçait de se frayer un chemin jusqu'à ses yeux.
Maïwenn - Ma mère ne m'a jamais aimé. Elle m'a toujours jalousé... Elle m'a toujours vu comme une concurrente à abattre plutôt que sa propre fille... Malgré tout, toutes ces... horreurs qu'elle peut sortir, même si je sais que c'est du vent, c'est dur. D'autant plus qu'en ce moment j'ai les émotions à fleur de peau... Je ne sais pas si je serai une bonne mère pour notre enfant... Mais je sais que jamais je me comporterai comme elle envers lui ou elle.
La jeune femme s'interrompit quelques secondes, essayant de rester maîtresse d'elle - même. Elle posa sa main sur la joue du coach pour y caresser doucement la peau.
Maïwenn - Je suis désolée pour ce qu'elle t'a dit... Qu'elle t'ait pris pour un gigolo... A la limite elle peut balancer ce qu'elle veut sur moi, c'est comme ça depuis toujours, mais j'aime pas qu'elle s'en prenne aux personnes auxquelles je tiens...
Elle laissa un blanc, plongeant son regard dans celui du jeune homme. Avant de prendre la parole de nouveau, elle s'approcha de lui, ses lèvres venant capturer celles de l'américain, chastement. Il répondit doucement à son baiser, se laissant faire plus qu'autre chose. Il ne répondit rien à ce qu'elle avait énoncé, surtout parce que ça n'appelait pas forcément à la réponse. Il soupira, hochant simplement de la tête pour approuver.
Maïwenn - Et toi, comment ça va ?
Une moue contrite se dessina sur le visage de la jeune femme, mais elle ne pouvait pas seulement parler de ses problèmes alors qu'elle savait que ces derniers jours, c'était difficile pour le coach. Il pinça les lèvres en un demi sourire avant de prendre une grande inspiration, répondant dans un murmure rendu rauque par l'émotion latente qu'il s'efforçait de contrôler.
Ale - J'ai connu des jours meilleurs... Je ne pensais pas que la mort de Kwaïgon pourrait autant m'affecter... J'ose à peine imaginer ce que c'est pour Liam, Myriam, Louna et Izikel qui étaient bien plus proches de lui que moi... Maïwenn - Je comprends... répondit - elle dans un murumure. C'est terrible ce qui vient d'arriver à votre équipe...
Un étau lui resserra la gorge, l'empêchant de continuer. Il s'efforça de respirer calmement pour le faire passer, ne pouvant s'empêcher de plonger dans les souvenirs de son arrivée au Haras. Le coréen avait été un des premiers à lui accorder de la confiance et à le considérer comme l'homme qu'il était, si ce n'était même le premier. Un comportement tacite voulait que, dans l'équipe, si le coréen accordait sa confiance à quelqu'un, les autres suivaient plus ou moins rapidement. Il était le garant de tout le monde... Et il avait vite compris pourquoi quand le coréen lui avait souhaité son anniversaire... Son anniversaire réel, pas celui du personnage qu'il s'était construit, qu'il était devenu. Ce jour là, il avait prit toute la mesure du pouvoir du coréen... Il connaissait toute leur vie à tous, plus même qu'eux même. Cela pouvait faire peur, mais connaissant son passé, il lui avait tout de même fait confiance et le respectait. Respect qu'on ne pouvait que lui rendre, ne serait ce que par gratitude... Car si un des membres de l'équipe pouvait rivaliser avec lui en terme de compétences physiques, c'était bien lui... Il eu un nouveau soupir avant de venir chercher ses lèvres dans un nouveau baiser, comme s'il cherchait un exutoire... Elle répondit au baiser sans rechigner, y mettant elle aussi toutes les émotions qu'elle avait pu ressentir dans la journée. Mais avant tout, si Ale voulait vider son esprit ainsi, alors elle était prête pour ça. Peut être qu'à elle aussi cela ne lui ferait pas de mal de penser à autre chose quelques instants. Les lèvres de la jeune femme sur celles du coach se firent donc un peu plus appuyées, approfondissant un peu plus le baiser, sa langue se frayant un chemin vers sa camarade de jeu. Le sang de la demoiselle s'enflamma immédiatement... C'était donc cela le fameux appétit sexuel d'une femme enceinte... Emportée par le tourbillon de luxure, elle colla un peu plus son corps contre celui de l'américain tandis qu'une de ses mains lui courait dans le dos, l'autre étant plaquée sur sa nuque.
Puis les doigts de la main se trouvant dans son dos, glissa vers l'avant, suivant le pli de l'aine avant de caresser le service trois pièces du jeune homme. Durant tout ce temps elle avait fermé les yeux. A ce moment là elle ouvrit et prit réellement conscience de ce qu'elle venait de faire... Non pas que cela soit mal ni que cela la dérange, mais peut être que ce n'était pas le moment... Pour lui... Elle se recula légèrement de lui, plongea ses yeux dans ceux du jeune homme avant de regarder ailleurs puis de recapturer son regard.
Maïwenn - Merde... Ce n'était peut être pas ce à quoi tu pensais... Tu n'en as peut être pas envie... Je me suis un peu emballée...
Elle n'avait rien contre continuer bien sûr, mais elle ne voulait pas que lui se sente obligé de quoi que ce soit... Oui, en temps ordinaire elle ne se posait pas vraiment la question et elle était même plutôt du genre insistante, mais là... Les conditions n'étaient pas les mêmes. Entre ce que venait de vivre le coach, et le fait qu'ils allaient être amené à avoir un lien à vie tous les deux, il fallait qu'elle fasse quelques efforts. Le coach prit une inspiration chaotique et hocha de la tête en réponse à ses paroles. En effet, ce n'est pas vraiment ce à quoi il pensait... Son corps même n'avait pas réellement réagit à ses caresses, bien moins que d'habitude en tout cas. L'esprit n'y était pas, il n'y aurait pas de plaisir dans une telle étreinte. Il soupira, une main venant pincer doucement l'arrête de son nez avant de retomber mollement sur le matelas entre eux deux.
Ale - Non en effet... Excuses-moi, je ne t'ai pas non plus donné d'indication contraire... J'ai pas envie de sexe en ce moment... C'est pas le bon moment. Je suis épuisé physiquement et mentalement et tu dois l'être aussi... Il vaut mieux qu'on dorme... Peut-être que ça ira mieux demain matin...
Il eut un nouveau soupir, cherchant un instant son regard avant de souffler, d'un murmure fatigué.
Ale - Je suis désolé...
Il le pensait. Et il espérait fortement que la nuit lui apporterait assez de réconfort et de repos pour voir les choses sous un autre angle le lendemain matin... La demoiselle resta silencieuse le temps qu'il parla, ne voulant pas l'interrompre mais également pour pouvoir chercher ses mots pour lui répondre. Sa réponse, elle s'en doutait un peu, même si se voir refouler lui serrait un peu les intestins, c'était un rejet de plus. Mais elle le comprenait parfaitement et elle n'allait pas l'en blâmer. Ses yeux étaient ancrés à ceux de son partenaire, la main de la jeune femme un peu plus tôt au niveau de l'entrejambe de l'américain partit se poser sur sa joue. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres.
Maïwenn - Je comprends... Je crois que les hormones ne m'aide pas à garder la tête froide. Et tu n'as pas à t'excuser...
Elle essaya de prendre un ton un peu plus léger, histoire de détendre l'atmosphère, même si quelque part, une petite partie d'elle - même était blessée. Être rancunière ne faisait pas partie de son caractère et ça ne changera pas aujourd'hui. Si cette situation aurait eu lieu quelques mois plutôt peut-être qu'elle se serait montrée plus piquante, moins conciliante, mais au jour d'aujourd'hui, elle voyait les choses sous un autre angle. Et d'un côté il n'avait pas tort... Elle était fatiguée, ruinée psychologiquement parlant mais cela ne devait pas égaler l'état d'Ale', sans vouloir faire le concours de celui qui était le plus au bout du rouleau. Les raisons étaient différentes, bien qu'ils en aient une en commun.
Lentement, elle posa ses lèvres sur celles du coach, dans un baiser chaste. Elle se recula légèrement avant de chuchoter.
Maïwenn - Repose - toi... Essaie de dormir... Tu as une mine affreuse ! conclut - elle en souriant, pour apporter un peu de légèreté à la chose. Ale - Je vais essayer ça... Merci...
Quant à elle, la future maman se cala contre le corps de l'américain, une main posée sur sa taille, essayant de trouver une position confortable pour s'endormir. Le sommeil n'était pas son fort ces dernières semaines, mais il fallait quand même qu'elle dorme.
Le sommeil fut long à venir pour la brune, en revanche il fut très rapidement envahi par les cauchemars. Ces derniers étaient récurrents, ne la laissant jamais en paix, toujours les mêmes images qui la hantaient. Son père en était le principal acteur en temps normal. Cette nuit, c'était sa mère qui se rajoutait au tableau.
Dans un sursaut elle se réveilla. Le radio - réveil affichait quatre heure du matin. Elle pouvait encore dormir normalement. En théorie du moins. Parce que, l'extra - terrestre qui logeait dans son utérus en avait décidé autrement. Les cauchemars de sa mère l'avaient réveillé lui - aussi... Et maintenant il se livrait à un combat de boxe. Impossible de se rendormir. Elle avait beau tourner, virer, se retourner, aucune position n'y faisait. Avant de réveiller ou d'empêcher Ale' de dormir, elle sortit du lit et partit dans le salon. Elle alluma la télé, coupa le son, puis s'installa dans le canapé emitouflé dans un plaid. La jeune femme avait choisi de mettre des sous - titres pour éventuellement suivre le film tout en essayant de calmer le monstre dans son ventre. Elle caressa son ventre pour essayer d'apaiser les coups du ou de la petit(e), hélas pour le moment cela fut sans grand succès. Après avoir passé près de deux heures éveillée en pleine nuit, le calme revint et très rapidement elle sombra dans les bras de Morphée. La télé resta allumée et le canapé fut investi pour le reste de la nuit par Maïwenn.
Quand Alejandro s'éveilla, il était en plein milieu du lit et seul. Au vue de l'état dans lequel il avait mit les draps, il y avait fort à parier pour qu'il se soit battu avec lui-même dans la nuit... Peut-être même que c'était ce qu'avait fait fuir la jeune femme... Il se réveilla cependant légèrement plus reposé, même s'il gardait des valises sous les yeux. Il s'étira et se leva, enfilant le peignoir qu'il portait la veille pour rejoindre le salon. Ses yeux se posèrent vite sur la silhouette de la jeune femme, emmitouflée dans un plaid sur le canapé. Il préféra ne pas la réveiller, se contentant simplement de remettre le plaid en place sur elle, avant d'aller en direction de la salle de bain. Il prit une douche, longuement, avant de finalement s'habiller. Il rejoignait à peine le salon quand il entendit les coups discrets à la porte. Intrigué, il alla ouvrir et constata que c'était simplement leur chariot de petit déjeuner. Il glissa un généreux pourboire au groom et le laissa filer avec ses remerciements, s'occupant lui même de pousser le chariot jusqu'à l'espace repas. Ce n'est qu'enfin qu'il se dirigea de nouveau vers la jeune femme, s'acroupissant à côté du canapé pour être à meilleure hauteur et surtout, en face d'elle... Avec une grande délicatesse, il passa une main sur son front et dans ses cheveux, prenant la parole d'une voix douce...
Ale - Maïwenn... Il faut te réveiller... Le petit déjeuner est arrivée... Et si tu ne te lève pas, je vais tout manger...
Il rit doucement à la fin de sa phrase, reprenant son prénom en murmure et tout son petit laïus, jusqu'à ce qu'elle reprenne conscience... Elle ouvrit doucement les yeux, un sourire se dessinant sur ses lèvres.
Maïwenn - Il est quelle heure ? Ale - Il est presque dix heures... Maïwenn - Oh... En effet il est temps que je me lève.
Oui c'était bien la question qu'elle était en train de poser en premier ! Elle voulait savoir combien de temps elle avait bien pu dormir après s'être rendormie cette nuit.
Maïwenn - Et je t'interdis de tout manger... Je crois que tu n'as encore jamais affronté la faim d'une femme enceinte au réveil... dit - elle tout en souriant.
Car oui elle avait très faim, même si la fatigue persistait. Le jeune homme sourit, amusé, et lui laissa un peu de place, se relevant pour s'assoir sur la table basse. Elle se redressa sur le canapé, toujours enroulée dans le plaid, savourant ce cocon bien chaud autour d'elle. Une fois bien réveillée, elle prit le temps de poser vraiment son regard sur le jeune homme et l'observa de la tête au pied.
Maïwenn - Comment tu te sens ? Ale - Fatigué. Je pense que je me suis battu avec les draps... C'est moi qui t'ai fait quitté le lit ?
Avait - il lui aussi passé une mauvaise nuit ? Elle arrivait à voir la fatigue encore présente sur les traits du coach, mais peut être que cette nuit avait été meilleure que les précédentes, ou pas... Il avait demandé avec une certaine anxiété, fronçant un peu des sourcils. Il s'en voudrait si c'était le cas... Elle plongea ses yeux dans ceux d'Ale', essayant d'être rassurante via ce regard.
Maïwenn - T'inquiètes pas, ce n'est pas à cause de toi que je suis partie. J'ai aussi eu une nuit agitée et j'ai été réveillée vers quatre heure du matin sans arriver à me rendormir. Alors au lieu de bouger sans cesse dans le lit au risque de te réveiller, je suis partie regarder la télé.
La demoiselle jeta également un regard envieux au contenu du petit déjeuner. Tant pis elle commencerait sa journée par manger et ensuite elle irait se préparer. Il finit par doucement se lever, tendant une main à la demoiselle pour l'aider à se remettre sur pied et l'inviter à la suivre jusqu'à la table du petit déjeuner. Il était classique mais il y avait de tout, ce qui n'était pas sans avantage. Au moins, ils avaient le choix. Il se servit une tasse de café avant de lever les yeux vers la jeune femme. Elle s'était installée à table avec son plaid toujours autour de ses épaules. Rien à faire de l'apparence qu'elle pouvait bien avoir... Normalement, la jeune femme était plutôt attentive à son aspect physique mais là... Il y avait peut - être un peu de laisser aller, mais elle se voyait mal - pour le moment - être sexy avec ce ventre.
Ale - Thé ou café ? Maïwenn - Du thé plutôt... Le café ce n'est pas trop conseillé, même si de temps en temps ça ne fait pas de mal. Ale - Oh... C'est vrai...
Les joies de la grossesse... Interdiction de consommer certains aliments ou fortement déconseillé. Par contre, tout ce qui était sous ses yeux lui faisait de l'oeil... Elle se prépara ce qu'elle prévoyait de manger, un bon petit déjeuner complet...
Maïwenn - Au fait, lors de ton combat avec les draps, c'est qui qui a gagné ?
Elle essayait de détendre l'atmosphère, de tourner certains sujet plutôt sérieux en quelque chose d'un peu moins... Le jeune homme s'était employé à lui préparer son thé, et le lui servit sans broncher. Il sourit cependant à sa question, s'asseyant enfin en face d'elle pour se plonger dans sa tasse de café. Les doigts de la demoiselle se refermèrent autour de la tasse tout en remerciant l'américain de lui avoir préparé son thé.
Ale - Je crois que c'est les draps... Malgré tout mes efforts ils sont intacts ! Maïwenn - Ils sont sacrément coriaces ces draps... On ne croirait pas pourtant qu'ils puissent l'être !
Il eut un léger sourire et un soupir mais il reprit d'un ton plus sérieux.
Ale - Quel est le programme du jour ?
Autant savoir tout de suite à quoi il devrait s'attendre... Même s'il savait d'avance que se serait possiblement une longue journée... Elle avala une gorgée de son thé tout en réfléchissant à ce qu'elle allait lui répondre sachant qu'une partie du programme ne lui conviendrait certainement pas... Même si elle l'avait évoqué rapidement la veille.
Maïwenn - Cet aprèm j'irai voir Mathéo en prison... J'ai besoin de le voir... Même si ça ne sera pas facile... Mais après je n'ai rien programmé de plus... Et toi tu as prévu quelque chose en particulier à faire ?
Elle n'avait peut - être pas tout planifié et peut - être que lui aussi avait quelque chose à faire en particulier. La seule chose qui lui tenait à coeur c'était de voir Mathéo, après elle s'en fiche. Sauf si ce flic la rappelle pour qu'elle passe au commissariat. Chose qu'elle n'avait pas encore évoqué avec le coach, mais pas dans l'idée de lui faire des cachotteries mais plutôt parce qu'elle attendait d'en savoir plus. Tout ce qu'elle savait pour le moment c'était qu'une enquête sur son père allait être ouverte.
Maïwenn - Mais je ne veux rien t'imposer...
Entre ses pensées elle prenait le temps pour manger un petit déjeuner plutôt consistant contrairement à ses habitudes. Le jeune homme se contentait de sa tasse de café qu'il serrait entre ses mains en écoutant la jeune femme. Il le buvait à petite gorgée, laissant son regard se perdre sur la mousse virant à la surface du café, le relevant de temps à autre sur Maïwenn.
Ale - Ok... Je te conduirais là-bas mais je n'entrerai pas. De toute façon, je doute fort être sur sa liste de visiteur donc je ne pourrais pas entrer. Et je n'ai rien de prévu. Je n'ai personne à aller voir ou quoi que ce soit à faire...
Il avait simplement hâte de rentrer au Haras. De pouvoir laisser cette affaire derrière eux, et de tenter de se remettre du décès de Kwaïgon avec le reste de l'équipe. La période n'était décidément pas facile à vivre. Entre la grossesse de Maïwenn qui soulevait encore de nombreuses questions et ce deuil... Il ne pouvait rien faire d'autre qu'attendre que le temps passe et atténue les douleurs en répondant aux questions... Mais ce n'était pas une évidence. C'était même très loin d'être une évidence...
Maïwenn - Merci. Mais franchement si tu préfères rester ici, je peux y aller seule. Ale - Non, je viens.
La demoiselle se perdit quelques instants dans ses pensées avant de poser de nouveau son regard sur le coach.
Maïwenn - Je te remercie d'être venu, de m'avoir rejoint dans ce pays de merde, pour ces circonstances de.. merde également.
Elle ne pouvait pas nier que sans sa présence elle n'aurait pas du tout géré la situation de la même façon. La brune termina son petit déjeuner, avant de se lever, de déposer un baiser sur la joue d'Ale pour partir en direction de la salle de bain. Mais avant cela elle prononça, à voix basse, quelques mots à l'américain.
Maïwenn - Merci pour tout... Ale - Pas de quoi... souffla-t-il.
S'il n'était pas là pour la soutenir, il y a bien longtemps qu'elle se serait effondrée au fond d'un canapé pour ne plus en sortir, se lamentant sur son sort minutes après minutes. Alors qu'avec sa présence à ses côtés, elle arrivait à tenir le coup, même si elle ne savait pas du tout où tout cela allait finir, ni comment. Elle prit une douche rapide, avant de retrouver le coach.
Maïwenn - Tu veux repartir quand pour le haras ?
Le temps qu'elle prenne sa douche, le jeune homme avait mit un peu d'ordre dans leur suite avant de patienter, immobile, le regard plongé sur le paysage, planté devant une fenêtre. Il ressassait ses pensées en silence, chose bien inhabituelle chez lui qui, d'ordinaire, était si enthousiaste. A la question de la jeune femme il ne détourna pas le regard de son paysage mais répondit tout de suite.
Ale - Dès que possible.
Il eu un léger temps de réflexion avant de poursuivre doucement.
Ale - Dès que tu auras fini ici. Il ne vaut mieux pas s'attarder de toute façon... Maïwenn - Je suis bien d'accord. Je vais réserver les billets tout de suite.
La jeune femme partit chercher sa tablette qu'elle avait emporté dans le peu d'affaire qu'elle avait embarqué pour venir ici, avant de revenir s'installer dans le canapé pour chercher le prochain vol pour rejoindre Full Horse. Elle aurait très bien pu emprunter un jet qui appartenait à la compagnie de son père mais elle ne voulait pas que sa mère soit au courant de ses déplacements et le meilleur moyen qu'elle soit au courant c'était de prendre un jet dont ils étaient propriétaires. Elle fit rapidement la réservation, pour le vol qui leur correspondrait le mieux. Une fois cela fait, elle se leva pour rejoindre le coach et l'enlaça par derrière. Elle posa sa tête sur son dos, et resta quelques instants ainsi. Elle s'en voulait de faire traverser ces épreuves au jeune homme alors qu'en ce moment c'était une période compliquée pour lui. Le jeune homme s'était laissé faire, restant immobile, bras croisés.
Maïwenn - Les visites commencent à quatorze heures. Notre vol est programmé pour dix neuf heure. Ale - Parfait.
La brune ne bougea pas mais ne tarda pas à sourire bruyamment.
Maïwenn - Et ton gamin est pressé qu'on bouge d'ici.
En effet, le bébé venait de se réveiller et s'agiter dans le ventre de sa mère. Il eut un maigre sourire avant de répondre dans un murmure.
Ale - Tu as de la chance de pouvoir le sentir bouger...
Il se demandait quand est-ce que ce serait le cas pour lui. Cette grossesse soulevait encore beaucoup de questions mais il était un peu plus apaisé qu'au début. Il avait pu se confier à Myriam, ce qui l'avait grandement aidé, mais aussi en parler avec Liam, père depuis un moment déjà, ainsi qu'Izikel. Il ne savait pas cependant s'il avait hâte ou non. Pour l'instant, pas vraiment ceci dit... Il n'en avait pas trop le coeur. La jeune femme s'éloigna légèrement du coach. Elle ne savait pas trop quelle conduite tenir en ce moment avec lui. Elle se pinça les lèvres avant d'ouvrir la bouche.
Maïwenn - Est ce... Est ce que tu veux le sentir ?
Au début les coups étaient doux mais plus les minutes passaient et plus ils se faisaient intenses. Peut - être assez forts pour que Ale' puissent les sentir.
Maïwenn - Et pour ce qui est de la chance de le sentir bouger, sache que quand c'est en pleine nuit et pendant plusieurs heures, que ça t'empêche de dormir, ce n'est pas vraiment de la chance... dit - elle avec un sourire aux lèvres.
Elle était consciente qu'en tant que femme, elle avait un lien privilégié avec le bébé car c'était elle qui le portait, elle qui pouvait tout sentir en premier. Certains hommes étaient frustrés par cela mais c'est dans l'ordre naturel des choses. Le jeune homme avait doucement baissé le nez en regardant ses pieds, déliant finalement ses bras pour glisser les mains dans ses poches. Il finit par se retourner pour lui faire face, un sourire un peu triste sur les lèvres.
Ale - C'est vrai... Il y a ce petit détail là...
Il eut un léger soupir avant de reprendre doucement.
Ale - Je pourrais pas le sentir avant plusieurs semaines... C'est trop tôt. Il va falloir que je patiente encore un peu ! Maïwenn - Tu es bien renseigné... Mieux que moi...
Il haussa des épaules avant de s'éloigner pour se laisser tomber dans le canapé, appuyant sa tête sur le dossier en fermant les yeux, reprenant en changeant complètement de sujet. La brune l'observa bouger, restant là où elle était, le suivant seulement du regard.
Ale - Je vais changé de chambre au Haras... Je vais passé en colocation avec la co-éleveuse de Liam, Aliénor...
Il n'avait pas encore abordé ce détail avec elle, mais cela changerait sans doute un peu leurs habitudes... Avec Aliénor dans un appartement communautaire, il aurait un peu moins d'intimité. Cette nouvelle fit l'effet d'une petit claque à la jeune femme. Elle ne s'y attendait pas à vrai dire. Elle avala sa salive avant de parler.
Maïwenn - Oh... C'est peut - être mieux pour toi... ça t'évitera de me voir trop souvent...
Elle avait compris tout de suite ce que signifiait une colocation. Pas moyen de débarquer à l'improviste avec tous ses états d'âmes, il allait falloir qu'elle soit plus discrète, moins envahissante. Cette nouvelle fit se refermer un peu plus la jeune femme, accroître ses doutes pour la suite des événements. Car s'il partait en colocation, c'était avec elle que le bébé irait, dans sa chambre à elle et donc elle qui l'aurait la plupart du temps. Il avait légèrement soupirer sans pour autant répondre, haussant doucement des épaules. Que pouvait-il bien ajouter ?
Maïwenn - Pour le... bébé... on va faire comment ?
Autant éclipser ses doutes le plus rapidement possibles, ou les renforcer. Elle était du genre cash de toute façon. Alors même si elle modulait ses propos, rien ne pouvait l'empêcher d'essayer d'exprimer ses craintes.
Ale - Ca ne gêne pas Aliénor que je le prenne de temps en temps... Mais j'imagine que tant qu'il ne fait pas ses nuits je passerais plus de temps chez toi. Aliénor dort peu de ce que j'en sais mais bon...
Il fit une légère pause, ouvrant les yeux pour tourner la tête vers la jeune femme.
Ale - Je ne vais pas te laisser toute seule au départ... Il va falloir apprendre à prendre une routine et à s'en occuper... D'autant que tu seras fatiguée. Les jours où tu le seras vraiment beaucoup, je pourrais le garder avec moi la nuit pour que tu puisse avoir au moins une nuit complète... Liam me laissera peut-être quelques jours mais je devrais reprendre le boulot assez vite... Alors dans tous les cas en journée, je ne serais pas beaucoup là...
Il fit à nouveau un pause, se redressant pour prendre la tête entre ses mains, soupirant lourdement face à la vague d'émotions diverses qui l'envahissait, pas vraiment en rapport avec la conversation qu'il tenait.
Ale - L'avantage d'avoir chacun sa chambre au moins c'est que tu pourras te reposer sans être réveillée... Ce sera peut-être plus facile si tu es moins fatiguée...
Il haussa les épaules. A vrai dire il n'en savait rien, et il n'était pas certain que ses paroles aient été rassurantes, mais il n'avait pas vraiment mieux pour le moment. C'était encore un peu flou pour lui... La future maman l'avait écouté sans l'interrompre, prenant note de ce qu'il disait. En ce moment précis, elle se sentait coupable de la situation dans laquelle elle l'avait plongé. Elle s'en voulait de lui infliger autant de tourments. Car clairement elle avait bouleversé sa vie en lui révélant sa paternité.
Maïwenn - Ok... Je suis vraiment désolée te t'infliger autant de problèmes... Si j'avais su... Je ne l'aurais pas gardé... Je ne t'aurais rien dit et tout serait beaucoup plus simple... On en serait pas là.
En terminant sa phrase, la jeune femme se tourna vers la vitre, pour à son tour observer le paysage. Des larmes silencieuses se frayèrent un chemin sur ses joues. Elle les en chassa très rapidement, ne voulant pas montrer sa faiblesse une nouvelle fois.
Maïwenn - Je voulais pas... Je ne voulais pas qu'on en arrive là... ll va falloir changer toutes nos habitudes... C'est le bordel...
Donner un coup de poing dans la vitre la démangeait sévèrement, mais elle se retint, ne voulait pas se donner en spectacle. Elle essayant de garder son calme malgré tous les sentiments contraires qui l'envahissaient. Le jeune homme enfouit son visage dans ses mains en étouffant un soupir. Il serra la mâchoire pour moduler son ton légèrement colérique, ne réussissant qu'à le transformer en quelque chose d'un peu las. Au moins il gardait son calme ceci dit.
Ale - Maïwenn s'il te plait, arrêtes de ressasser comme ça. C'est fait, on a décidé ensemble de le garder et on va assumer. Il n'y a pas besoin de s'excuser ou je ne sais quoi. Oui il va falloir changer nos habitudes mais en même temps c'est normal... C'est un enfant qu'on va accueillir... Ca change forcément les choses... Il va falloir qu'on l'intègre à notre quotidien, et ce ne sera pas facile. Mais maintenant c'est fait, ne revenons pas sur le passé. Il faut gérer le présent et avancer, un jour après l'autre. Maïwenn - Je sais... Plus les jours passent et plus la culpabilité m'envahit. J'en peux juste plus en ce moment, dit - elle avec un certain épuisement dans la voix.
Il n'était pas capable de faire mieux pour l'instant de toute façon. Se projeter sur le long terme lui était difficile. A la limite, il le pouvait sur quelques semaines mais guère plus. Il finit par se relever et se diriger vers la demoiselle, la prenant brièvement dans ses bras pour déposer un chaste baiser sur sa joue.
Ale - Tu as eu une courte nuit tu devrais te reposer un peu si tu veux être en forme pour cette après midi... Je te réveillerais pour le déjeuner si tu veux. Maïwenn - C'est peut-être mieux.
Il n'avait guère mieux à lui offrir. Il attrapa doucement le plaid du canapé pour le déposer avec douceur sur ses épaules, sans ajouter un mot de plus. Elle attrapa le plaid entre ses doigts pour ne pas qu'il glisse sur le sol et prit la direction de la chambre pour se reposer. Du moins elle tenta. La situation lui échappait carrément. Son sentiment d'être une moins que rien aujourd'hui, venait en partie des mots que lui avaient lancé sa mère la veille. Tout tournait dans sa tête, sans jamais s'arrêter. Elle ne dormit pas mais pu au moins être un peu au calme durant de nombreuses minutes.
Elle n'attendit pas que le coach vienne la chercher pour manger, son ventre la rappella à l'ordre très rapidement. Elle se leva et rejoignit le salon.
Maïwenn - Tu as commandé à manger ?
Elle parla assez fort, ne sachant pas trop où se trouvait le jeune homme pour le moment. Le but de sa question était simplement informatif. Savoir si elle devait passer commande ou non. Le jeune homme, installé derrière son pc sur le coin bureau de la suite, leva les yeux sur la jeune femme qui arrivait.
Ale - Oui. C'est même déjà arrivé. Tout est sous cloche. J'allais venir te réveiller... Maïwenn - Ok ! Merci beaucoup !
Il baissa à nouveau les yeux sur son écran, tapant quelques mots sur son clavier avant de refermer le tout et rejoindre la jeune femme.
Ale - Je t'ai prit le plat de pâtes et de viande, j'ai pris une salade. Et en dessert, t'as du gâteau au chocolat ! Maïwenn - Oh génial !
Il lui adressa un fin sourire avant d'ouvrir une petite bouteille d'eau pour en prendre une gorgée.
Ale - J'ai fait emporter tous les restes aussi... Il y avait vraiment trop de choses. Maïwenn - T'as bien fait... J'ai eu les yeux plus gros que le ventre hier soir...
Ce n'était pas un reproche, juste une constatation. Il s'était un peu changé les idées durant le repos de la jeune femme mais il gardait une lueur tourmenté dans le regard. La demoiselle s'installa sur le canapé pour commencer à manger.
Ale - Tu as pu dormir ? Maïwenn - Pas vraiment...
A quoi bon mentir ? Elle n'avait pas dormi, mais elle avait pu se reposer. Elle posa son regard sur le jeune homme pour poursuivre.
Maïwenn - J'ai pu me reposer un peu... C'est un peu compliqué pour dormir ces quelques temps.
Cela faisait plusieurs semaines que la jeune femme avait du mal à trouver un bon sommeil, trop de choses lui trottaient dans la tête, entre autre. Sans compter la récente rencontre avec sa génitrice qui avait ravivé de mauvais souvenirs.
Maïwenn - Je fais énormément de cauchemars à cause de bébé.... Ce qui m'empêche de bien dormir la nuit. Et ce manque de sommeil se répercute sur mon comportement, c'est juste chiant de ne pas arriver à se contrôler...
Les sentiments à fleur de peau c'étaient vraiment chiant. Elle n'était pas du genre à craquer facilement mais depuis quelques jours, clairement elle passait par toutes les émotions. Le coach hocha doucement de la tête avant de s'installer devant sa salade, versant allègrement de la sauce dedans. Il n'avait pas faim et c'était bien la seule chose assez légère du menu qui lui faisait un peu envie...
Ale - Et tu ne peux pas prendre des somnifères ou quelque chose dans le genre ? Ou c'est vraiment déconseillé avec le bébé ? Pour votre santé à tous les deux il vaudrait quand même mieux que tu dormes... Il faudrait peut-être que tu aille voir un médecin pour voir si c'est possible...
Il ne disait pas cela comme un reproche mais essayait de trouver des solutions. Il n'était pas là pour l'enfoncer, au contraire. La jeune femme réfléchit quelques instants avant de répondre. Elle avala d'abord une bouchée de son plat, se rassasiant un peu au passage.
Maïwenn - Je me suis un peu documentée... Apparemment ça arrive fréquemment les cauchemars quand on entre dans le second trimestre... Je n'ai le droit à aucun médicament. Parce qu'on ne sait pas les effets que cela pourrait avoir sur le bébé. Et s'il pouvait arriver à terme et en bonne santé, je pense que ça serait mieux pour nous.. Et pour lui. Ou elle. Il faudrait que je me penche sur l'utilisation de certaines plantes qui peuvent aider à avoir une meilleure qualité de sommeil. Ale - Dommage... Je ne connais que la fleur de valériane mais je ne sais pas si ça peut rentrer dans les plantes conseillées... Maïwenn - J'en sais rien... Mais je demanderai à mon gynéco la prochaine fois que j'irai le voir.
La future maman fit une pause pour prendre une nouvelle fourchette de son plat et le déguster. Tout en mangeant, son cerveau continuait de tourner à plein régime. Elle but un peu d'eau et reprit la parole.
Maïwenn - Et je sais qu'il faudrait mieux que je dorme... Je fais mon possible pour ça... Mais avec tout ce que j'ai vécu ses dernières semaines, tous ces doutes, ces incertitudes, me font ruminer tout le temps... La mort de mon père a fait exploser ma carapace.. Et clairement ce n'est pas une bonne chose car tout ce que j'avais refoulé par rapport à ce qu'il me faisait... Tout ressort en ce moment. J'arrive plus à gérer mes émotions...
La demoiselle se tut, incapable de poursuivre. Au fil de son monologue, son regard s'était fait fuyant, se concentrant plutôt sur son assiette que sur le jeune homme.
Maïwenn - Je sais aussi que pour toi, tout ça n'est pas évident... Encore moins depuis le décès de Kwaïgon. Franchement, j'ai pas envie de t'emmerder avec tout ça en sachant ce que tu traverses en ce moment...
Elle se tut enfin, ayant dit le principal pour le moment. Elle ne cherchait pas à se faire plaindre, loin de là. Elle espérait que le coach comprenne un peu mieux la période qu'elle était en train de traverser en ce moment. Mais qu'elle comprenait également que pour lui c'était aussi difficile. Il serra brièvement les mâchoires et laissa tomber sa fourchette dans sa salade, soupirant lourdement. Il détourna les yeux de la jeune femme, prenant le temps qu'il lui fallait pour retrouver son calme. Mais c'était une chose bien vaine... Il avait bien du mal à retrouver son calme. Il arriva tout de même à moduler sa voix, reprenant doucement sa fourchette.
Ale - Je ne veux plus parler de Kwaïgon. Et je te l'ai dit, il faut avancer. Alors cesse aussi de me dire que tu m'emmerde ou je ne sais quoi ! Oui c'est difficile pour moi aussi mais arrêtes.
Il fit une nouvelle pause, jouant avec une feuille de salade du bout de sa fourchette, reprenant plus calmement. La jeune femme avait levé les yeux vers lui, interloquée par le ton qu'il avait pris. En entendant cela elle serra les poings, se contenant pour ne pas répondre et éviter d'envenimer la situation bien que cela lui coûtait beaucoup.
Ale - Tu devrais peut-être suivre une thérapie. Sans parler du meurtre de ton père mais... Évacuer tout le reste. Je ne suis pas bien placer en ce moment pour en parler et si tu n'as personne d'autre, les psys sont très utiles, même si je ne les aime pas.
De nouveau il fit une légère pause, abandonnant finalement sa fourchette dans son assiette en se laissant retomber dans le dossier de sa chaise.
Ale - J'envisage quelques séances pour moi-même... Je pourrais te donner le contact de la personne qui me suit.
Il n'avait pas de meilleure offre pour le moment, même si cela ne l'enchantait guère. Mais il avait bien du mal à garder son calme et malgré le fait qu'il soit sensible aux soucis de la jeune femme, son état ne l'aidait pas à faire face... L'américaine l'avait écouté sans l'interrompre, essayant surtout de calmer ses nerfs. Elle plantait nerveusement sa fourchette dans son assiette. Elle était restée bloquée sur les phrases d'avant et n'arrivait pas à avaler la pilule. C'était peut - être bête, mais elle avait eu l'impression d'être une enfant qu'on engueule. Quant au sujet du psy pour le moment elle ne releva pas les conseils, ne sachant si cela était ou non une bonne idée. Peut - être qu'il faudrait en effet qu'elle envisage un jour de parler à quelqu'un de spécialisé de ce qu'elle avait vécu durant toute sa vie, les sévices de son père, l'aveuglement et la méchanceté de sa mère.
Maïwenn - Je te remercie. Mais tu sais quoi ? Tu peux aller te faire foutre Alejandro !
Sur ces mots elle se leva précipitamment, repoussant son assiette par la même occasion avec une certaine violence et pris la direction de la chambre, n'oubliant pas d'en claquer la porte après y avoir pénétré à l'intérieur.
La réaction de la brune était excessive, clairement. Mais là elle en avait marre. Depuis le décès de Kwaïgon elle ne savait pas comment s'y prendre avec le coach, et peu importe la façon ça n'allait jamais. Sans compter qu'en ce moment, elle aussi était plutôt difficile, les réactions sont aussi disproportionnées.
De colère elle donna un coup de poing dans le mur avant de se jeter sur le lit et de crier dans un oreiller, laissant sortir toutes les émotions négatives qui l'habitaient ces derniers jours. Une fois qu'elle eut tout évacué, elle se laissa aller aux larmes, laissant son corps se vider de tout. Tout simplement, après avoir tout encaissé, en gardant de nombreuses choses pour elle, elle n'en pouvait plus. Il fallait que ça sorte et les propos d'Ale' étaient la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase.
Elle resta un bon moment prostrée sur le lit, en sanglotant. Elle n'aimait pas cette faiblesse, mais il fallait que ça sorte, elle ne pouvait plus garder toutes ces choses pour elle. A son départ, Alejandro avait définitivement abandonné sa salade. Il s'était levé à son tour, faisant quelques pas rageur dans la suite avant de regagner sa chambre, et faire son sac, de rage. Il n'en pouvait plus, et qu'importe son état. Il griffonna un mot qu'il laissa bien en évidence avant de prendre ses affaires et tout simplement quitter la chambre, gagnant rapidement la réception pour demander un taxi. Il doutait de pouvoir se calmer. Ils n'avaient plus qu'à se retrouver à l'aéroport pour le vol de retour au Haras... Mais pour l'instant il était incapable de prendre le recul nécessaire et retrouver son sang froid. Pour lui aussi c'était trop. Et avant de commettre l'irréparable, il préférait s'éloigner...
***
En sortant de sa chambre, elle s’était rendu compte que la suite était vide. Elle avait vu le mot du coach, et au lieu de l’attendre pour partir au pénitencier comme ils avaient prévu à la base, elle s’y rendit seule. Durant tout le trajet elle ressassa.
La nuit avait été courte. Elles l’étaient toutes ces derniers temps. Trop de choses en tête, trop de choses à gérer, et à cause de tout ça, les cauchemars hantaient ses nuits, les quelques moments où elle arrivait à fermer les yeux. La veille sa mère l’avait mise plus bas que terre. Autant dire que cela avait bien alimenté son subconscient. Depuis le début de sa grossesse, elle était plus sensible, à tout ! Pourtant, elle tenait absolument à voir Mathéo. Bien sûr que cela allait la faire souffrir de voir son meilleur ami derrière les barreaux, mais elle voulait lui parler. Quelque part elle en avait besoin. Besoin de cette personne qui la connaissait mieux que personne d’autre. Besoin de cet homme qui savait calmer ses peurs et la rassurer. Besoin d’être réconfortée par une personne qui savait le faire mieux que personne d’autre. Tout cela pourrait décrire l’homme parfait, le gendre idéal, l’amant parfait, l’amoureux idéal. Maïwenn avait pourtant mis un point d’honneur à ce que jamais ils ne forment un couple. Jamais. Mais peut - être que maintenant elle le regrettait, car l’avenir pour Mathéo n’était pas très bon. Jamais elle aurait pu penser regretter ce choix là. Malgré tout, des remords venaient la hanter. Bien entendu, son aptitude à draguer les hommes et les femmes était impressionnante, et n’invitait pas à l’entretien d’une relation sérieuse, solide et exclusive. mais dans le futur peut - être qu’elle aurait pu. Avec Mathéo. Mais avec des “peut - être” on se bourre seulement d’illusions. Des illusions qui font mal. Des illusions qui nous font nous haïr pour ce que l’on a pu faire, ou pas fait justement. La jeune femme en venait à regretter certaines de ses décisions. Et si seulement… Elle n’avait pourtant pas le pouvoir de refaire le monde à coup de “si” et de “peut - être”, alors les regrets la rongaient. Le voir, se rendre possiblement compte à côté de quoi elle allait passer, ça allait lui mettre un coup de massue sur la tête. Ces derniers temps, c’était récurrent. Un de plus… Qu’est ce que cela changerait ?! C’était donc avec des regrets plein le corps et l’âme, et la mine fatiguée qu’elle rentra dans la prison. Pour l’occasion elle avait revêtu un legging noir, une paire de chaussures plates toute simple, un chemisier vert kaki, un peu ample, mais ne dissimulant pas complètement ses formes. Elle avait envie de montrer à Mathéo qu’il ne s’était pas trompé. Elle voulait aussi lui montrer également à quoi elle ressemblait enceinte. Lors de sa précédente grossesse, il n’avait pas eu le loisir de la voir ainsi, alors qu’il était le père de l’enfant.
A l’accueil elle donna son identité, le nom du détenu qu’elle venait voir et elle remit ses effets personnels dans une boîte le temps de l’entrevue. Dans la salle des visites, seulement des civils, des gens attendant un proche. Elle jeta un coup d’oeil alentour, pour voir un peu le monde qui peuplait cette salle. Quelques minutes plus tard, les prisonniers arrivèrent, escortés par leurs gardiens. Quand le jeune homme l’aperçut, son visage s’illumina avec un immense sourire, tout comme le sien. Il s’installa en face d’elle. Ils restèrent quelques secondes à se dévisager sans un mot.
Mathéo - Tu sais que ça te va bien ? Maïwenn - De quoi ? Mathéo - Être enceinte. Tu es resplendissante. Maïwenn - Euh… Merci.
De nouvelles secondes s’écoulèrent, silencieuses.
Maïwenn - Comment tu vas ? Mathéo - ça va ! Ne t’en fais pas pour moi. Et toi alors ? Comment ça se passe ? Maïwenn - Bien. Mathéo - Pas de mensonge entre nous s’il te plaît. Tu sais que je te connais par coeur, et là je sais que tu me mens. Puis, même si tu rayonnes, ton air fatigué ne m’a pas échappé.
La jeune femme souffla avant de prendre la parole, pour être un peu plus honnête cette fois - ci.
Maïwenn - Bon… Qu’est ce que tu veux savoir ?
La jeune femme ne cracherait pas le morceau comme ça, ce n’était pas dans sa nature de se plaindre aux autres de ses problèmes, de ses interrogations, de ses peurs, sauf si on le lui demandait clairement.
Mathéo - Comment tu te sens ? Maïwenn - Perdue. Seule. Mathéo - Comment ça “seule” ?
Elle posa son regard sur la table quelques instants réfléchissant aux meilleurs mots à employer, avant de reporter son regard vers le prisonnier.
Maïwenn - Je ne sais pas comment t’expliquer… J’ai un sentiment de solitude énorme. J’ai l’impression d’être seule pour gérer ça -explique - t - elle en posant une main sur son ventre, façon d’appuyer ses propos-. Je me sens démunie face à la situation, je ne sais pas à qui en parler… Mathéo - Et ce mec, le tueur à gage, il t’a laissé tombé ? Tu lui as dis pour ta grossesse ? Maïwenn - Non il ne m’a pas laissé tombé, mais il a d’autres chats à fouetter… Je n’ai pas envie de l’accabler avec mes incertitudes, mes peurs, mon mal-être… Je le fais déjà bien assez. Je lui en parle, mais ces derniers jours, c’est compliqué entre nous. Mathéo - Tu lui as dis pour le bébé ? Maïwenn - Oui. Mathéo - Comment il l’a pris ? Maïwenn - Pas très bien. Mathéo - Il va t’aider ? Maïwenn - Oui. Il m’aide déjà. Mathéo - Alors parle lui. Dis lui ce que tu as sur le coeur. Confie lui tout ce que tu as à lui confier. N’aie pas peur. Cet enfant c’est aussi le sien. Et si toi tu ne vas pas bien, le bébé n’ira pas bien non plus. Même s’il est occupé, n’hésites pas à lui parler. Ne t’enferme pas dans ton monde Maïwenn. Ne lui cache pas des choses importantes. S’il assume l’enfant, tous les deux, vous allez être amenés à vous côtoyer quotidiennement. Tu ne dois pas hésiter à lui parler. Je pense qu’il peut le comprendre. Je ne sais pas ce que vous avez prévu pour l’avenir, mais pensez toujours à l’enfant en premier.
Face à tous ces mots, la jeune femme resta silencieuse. Elle ne savait pas quoi lui répondre. Il n’avait peut être pas tort, mais se plaindre aux autres de sa vie ce n’était pas du tout son genre. Elle n’avait pas envie de projeter son mal être sur le coach, il avait assez de chose à gérer en ce moment. Même si la conversation de la veille sous la douche l’avait un peu rasséréné, elle avait encore de nombreux doutes et de nombreuses questions.
Mathéo - Et s’il ne n’écoute pas, s’il ne fait pas attention à toi un minimum, barre toi avec le bébé. Je veux que tu sois heureuse Maïwenn. J’ai compris, bien trop tard, le mal que ça t’avait fait de devoir abandonner notre enfant. Je sais que tu as enfermé tous tes sentiments dans une bulle pour ne pas te laisser atteindre. Pour ne pas devenir cinglée. Mais s’il te plaît, ne prive pas l’enfant que tu portes de ce que tu peux lui apporter. Tu seras une très bonne mère Maïwenn. Laisse - toi juste un peu de temps, et surtout libère tous ses sentiments que tu as enfermé. Ton instinct maternel.
La jeune femme écrasa une larme qui roulait sur sa joue, les mots de son meilleur ami l’avait touché. Même si elle n’était pas d’accord avec lui sur tous les points, se sentir ainsi portée en estime par quelqu’un après les mots que sa mère lui avait balancé la veille, ça ne pouvait que la toucher.
Maïwenn - Et toi comment tu t’en sors ?
Autant changer de sujet si possible. Elle n’aimait pas se sentir affaibli et vulnérable…
Mathéo - Ecoute ça va ! ça pourrait être pire bien que ce ne soit pas le grand luxe ! Maïwenn - Ok.
Quelques secondes de silence s’installa.
Mathéo - Dis.. Tu pourras demander au père de ton enfant s’il accepterait de venir me rendre visite aujourd’hui ? J’aurais quelques mots à lui dire… S’il te dit non, ce n’est pas grave. A l’accueil, après avoir glissé quelques billet au gardien, j’ai laisser des choses pour toi et aussi une lettre qui lui est destinée. Tu prendras le tout et tu la lui donneras d’accord ? Maïwenn - Ok. Par contre il ne viendra pas te voir, je suis venue seule… Mathéo - Alors n’oublie pas de lui donner cette lettre, c’est important. Je crois que notre temps imparti vient de se terminer… Je vais devoir te quitter. N’oublie pas que je t’aime, quoi qu’il arrive. Maïwenn - Moi aussi Mathéo… Mathéo - Je sais.
L’américaine se leva, un peu à regret de devoir laisser son ami ici, dans cette prison… Normalement ça aurait dû être elle à sa place… Il n’aurait jamais dû prendre cette place là… Mais maintenant c’était fait… Alors elle se leva en lui adressant un dernier regard et sortie de la pièce.
A l’accueil, elle demanda au gardien de lui donner ce qui lui était adressé. Après avoir donné son nom, il lui donna un petit carton et une lettre. Elle garda le tout intact pour regagner la voiture. Elle voulait ouvrir ça tranquillement, loin des regards.
***
Avant de quitter le parking de la prison pour rejoindre l’aéroport, elle laissa ses larmes couler, silencieuses. Puis, elle prit la route, conduisant prudemment, chose qui n’était pas forcément dans ses habitudes pour rejoindre le coach. Elle n’avait pas très envie de le revoir vu comment ça s’était passé entre eux le matin même. Mais malheureusement pour le trajet, ils allaient être côte à côte.
Une fois arrivée à l’aéroport, elle se dirigea vers la salle d’embarquement après avoir fait valider ses papiers et chercha des yeux l’américain. Elle finit par le trouver. La jeune femme partie le retrouver, l’enveloppe entre les doigts. Une enveloppe un peu épaisse. Elle se positionna face au futur père, laissa tomber l’enveloppe sur ses genoux avant de balancer un “C’est de la part de Mathéo, et c’est pour toi.” A part ses mots là, elle n’était pas décidé à ouvrir la bouche pour parler plus. Alors elle s’installa en silence à côté du coach pour attendre d’embarquer dans l’avion. La rancune ne faisait pas partie de son caractère mais si elle parlait, elle risquait de se donner en spectacle une fois de plus. Elle attendit en silence, caressa son ventre arrondi par moment pour apaiser le bébé qui se déchaînait dans son ventre. Ce voyage aura eut au moins un mérite, faire bouger le petit ou la petite de plus en plus fort.
C’est dans le silence que se déroula le vol jusqu’au retour à Full Horse.
2025 Lignes
Les points sont à diviser par deux, équitablement entre Ale et Maïwenn ! Merci ^^ Utilisation d'un résumé x 4 d'Ev'
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“Aussi longtemps qu’on médite sa vengeance, on garde sa blessure ouverte.”